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T’es là. Assise sur le rebord trottoir la clope au bec, le mascara qui a coulé et des cernes incamouflables sous les yeux. T’es là divine représentation de la jeunesse débauchée, de la jeunesse insouciante qui a encore passé une nuit mouvementée, nuit sur laquelle tu préférerais jeter un voile épais, d’ailleurs c’est ce que tu fais puisque tu t’en souviens à peine. T’es là et tu l’attends. C’est attendre pour attendre parce que t’es même pas sur qu’il viendra. T’as tenté de joindre Tony mais il répond pas, évidement. Connard. Tu veux pas appeler tes Keira, tu t’y refuse tu devines aisément la morale qu'elle te ferait. Du coup t’en es venue à lui envoyer un sms, à lui, pourtant tu es la mieux placée pour savoir qu’il est justement le moins bien placé pour te rendre service mais tu sais aussi qu’il te fera pas la leçon et ça c’est une délivrance sans nom. Encore une matinée difficile qui suit une nuit délurée où tu regrette ce verre de trop, ce raille de coke dont tu n’avais pas besoin, et tout un tas de trucs complètement idiots que t’as fait, pris ou dis. T’aimerais te promettre d’avoir une vie plus saine, de plus devoir appeler un pote à 5h du mat avec une gueule de bois carabinée dans un costume de lapine que tu exècre à présent. Tu t’en souviens à peine de cette fête costumée à South east, tu te rappelle juste que c’était le prétexte pour toutes les salopes friquées du coin de s’habiller comme les pires des chiennes sans que personne n’y trouve à redire. Certaines allant jusqu’à s’exhiber en lingerie avec des attributs animalier et t’es dans le regret d’admettre que c’est ton cas, visiblement. Alors c’est fièrement que tu t’y es pointée avec ton body noir, ta queue blanche en duvet et couronnée de tes immenses oreilles de lapin et c’est beaucoup moins fièrement et nettement plus fatiguée que tu reluque tes bas résilles assise sur le trottoir tandis que les rares passants t’observent d’un mauvais œil « Vous avez un problème ?! » Balances-tu d’une voix mauvaise à un homme qui sortait de chez lui pour partir travailler mais c’est arrêté net en te découvrant. Première possibilité il a honte pour toi, seconde possibilité il te reluque. L’une comme l’autre t’énerve et tu le mitraille du regard jusqu’à temps qu’il se décide à se tirer.

T’es complètement claquée et peut être plus lucide que jamais ou simplement blasée mais patienter seule dans le froid à finir tes dernières clopes te fait drôlement cogiter. Tu vis... comme une conne. Tu mange, tu dors, tu baise, tu sors. Encore et encore. Et encore... Chaque jour est l'inconsciente répétition du précédent: tu mange autre chose, tu dors mieux, ou moins bien, tu baise quelqu'un d'autre, tu sors ailleurs. Mais c'est pareil, sans but, sans intérêt. Tu sais pas trop comment arrêter la boucle, t’ignore même si t’en as l’envie. Peut être qu’au fond ça t’amuse de te détruire. Finalement un bruit de klaxon te sort de tes songes et c’est pas plus mal. Tu le vois un sourire espiègle au volant de son énorme caisse de fils à papa, n’importe qui aurait été en pétard d’être réveillé à cette heure-ci mais pas Alexy dans la mesure où t’es presque sur qu’il n’est pas encore allé se coucher. Comme toi. Tu trouve la force de te lever du trottoir pour grimper dans la caisse, tu le salue même pas, le regarde à peine à dire vrai tu te contente de baisser la vitre pour pouvoir continuer de fumer avant de lancer les yeux fixés sur la route « Vas-y je sens que tu meurs d’envie de faire une remarque ! »

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Je saais. Ohui je sais très bien que je suis pas le mec le plus parfait du monde. Enfaîte si. Bien sûr que si. Dans mon monde je suis le plus parfait, le plus beau, le plus tombeur des petites dames en jupes courtes et talons hauts. Dans le monde Alexy c’est sûr. Je dirais même dans le monde O’Connor, oui parce que porter ce nom c’est avoir l’état d’esprit qui va avec. Quand on regarde Hunter et moi, on sait très bien que le blason familial est bien doré et sera entre de bonne mains. Après il y a Delsin.. Bon lui aussi c’est O’Connor. Mon p’tit frère évidement le plus important, celui qui faut protéger même si il dit ne plus en avoir besoin. C’est un membre de la famille certes mais bon il est un peu à part non ? Déjà il est chez les Mansfield et puis, il est puceau bordel. P.U.C.E.A.U. Ha ca me fait une peine de dire ca. C’n’est pas faute de pas le pousser le petit mais non. C’est un rebelle. J’laime le bro. Enfin pour revenir à mon monde parfait, bien évidement je sais que c’est dans mon p’tit paradis personnel. Que en réalité je suis loin d’être le plus parfait. Disons que à force de me le répéter, je l’ai bien compris. Mais moi je suis comme ça, je persiste dans mes pensées, qu’importe ce que pense les autres. Qui m’aime me suive bordel. Certaine personne l’ont fait, comme Calixte d’ailleurs. Bon en premier lieu on était tous sauf destiné à bien s’entendre. Disons que la p’tite voisine de vacance me tapait sur le système. En grandissant j’ai bien compris que je pourrais même pas me passer d’elle. On s’est envoyé des sms toute la soirée, même la nuit. Passer une journée sans lui parler serait mon bagne. Elle m’a demandé de venir la chercher à son travail d’ailleurs. Il est genre 5 heures du matin mais pas de soucis, je ne suis pas couché avant 9 heures alors tout va bien. J’ai chevauché ma Porsche, mon p’tit cadeau tout récent de papa. Direction la belle Valmont. Je suis arrivé devant le lieu de rendez-vous découvrant à travers la vitre légèrement teintée, une petite lapine extrêmement bien foutu et très peu habillé d’ailleurs. Elle est rentrée dans la voiture jetant un froid glacial. Enfin ca c’est l’effet Calixte. J’crois que je suis jaloux de tous ces mec qui ont du te regarder ce soir. [/color]

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J’crois que je suis jaloux de tous ces mecs qui ont du te regarder ce soir. te rétorque-t-il un sourire fixé au coin des lèvres. Ces simples mots ont le mérite de te faire détourner ton regard de la route pour le fixer sur lui, tu l'observe quelqu'un instants dubitative, toi qui t'attendais à une réplique cinglante ou une moquerie quelconque voilà que cette simple phrase te désarçonne totalement. Tu finis par exploser de rire avant de tirer de nouveau sur ta cigarette « Et bah... En forme de si bon matin je vois ! » Dis-tu un moqueuse, bon c'est clair, il a l'air plus frais que toi et justement tu te demande comment il peut te trouver attirante avec tes cheveux en bataille, ton mascara qui coule et surement la fatigue qui se lit sur ton visage « Puis depuis quand tu es jaloux ? Démarre au lieu de dire des bêtises...» Enchaîne-tu en haussant les épaules reportant de nouveau ton attention sur ta fenêtre, peut-être qu'il pensera que tu dis cela car tu crois que c'est impossible mais la réalité est tout autre, tu sais simplement qu'il n'a pas de raison de l'être. Alexy est ton plus vieil ami.. Il passera toujours avant tous les autres. Pourtant, entre vous ce n'était pas gagné d'avance, tu le détestais, en fait tu l'as détesté dès que tu as posé ton regard sur lui. Toute cette suffisance, toute cette arrogance qu'il affichait t'horripilait. Il était tout ce que tu exécrais, il ressemblait bien trop à tes demi-frères. Et puis il s'est avéré que pour une fois tu t'étais trompée, tu l'avais mal jugé ou peut-être pas ? Tu sais en tout cas qu'avec toi il est différent, plus supportable, plus humain aussi. Même si vous continuez à vous bagarrer pour un oui ou pour un non. « Tu dormais ? Je ne t'ai pas dérangé en agréable compagnie j'espère ?» Tu prends une mine faussement préoccupée, en fait tu te fiche bien de la fille avec qui il pouvait être du moment qu'il reste disponible quand tu demande à le voir. Avec lui t'es capricieuse parfois, et exigeante beaucoup. Mais c'est parce que tu tiens à lui, t'espère qu'il en a conscience.  

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On nous à toujours dit qu’on ferait un beau p’tit couple. C’est vrai, mais on à jamais voulu aller plus loin que amis parce qu’on ne sait pas où ca pourrait nous mener. Ca pourrait être une réussite comme une totale défaite. On pourrait se donner un bonheur parfait comme s’entre tuer. Bizarrement je tiens trop à elle pour tenter le coup enfaîte. C’est dans un sens loin d’être logique, enfaîte qu’est ce qui est logique avec moi hein ? Deux amis proche et il n’y a qu’un pas à franchir pour atteindre le stade au dessus. Le haut de la pyramide. Construction semblable à celle d’une tour de capla. Ces petits bouts de bois qu’on doit empiler histoire de former la tour la plus haute de tous le monde. Celle qui durera longtemps, ou pas au moindre mouvement. C’est un peu ca non ? Elle est rentrée dans la voiture avec sa dégaine peu enviable, toujours aussi aimable. Contrairement a ce qu’elle aurait pu penser j’ai dit le contraire de ce qu’elle penser apparemment. Déjà vu son regard, je pense que ouais, j’lai un peu choqué. J’ai lâché un p’tit sourire ne disant rien, la laissant rire. J’te ramène chez toi ? Qu’elle question con. Bien sûr que oui. J’ai tourné la clé pour allumer le contact laissant le moteur se mettre en marche et gronder comme toutes les voitures de sport le fait. Un pied, sur l’accélérateur et l’autre sur le frein, c’est parti mon kiki. Les yeux rivés sur la route, j’ai ricané à ses mots. A cette heure si, si j’avais passé une nuit avec quelqu’un je serais entrain de dormir pour récupérer d’une nuit épuisante ! Hé oui, ca crève de ramener une fille chez soi, enfin surtout dans son lit. Donc la enfaîte tu bossais ou c’était juste la p’tite soirée déguisée spéciale lapin sexy ? Non parce que dans ce cas j’ai juste plus la même vision du travail tu vois !

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Il finit par démarrer dans sa voiture m'as-tu-vu, cadeau de papa tu présume et ça te fais juste lever les yeux au ciel, les O'Connor ont tendance à faire étalage de leur fric, enfin surtout Alexy et son crétin de frère aîné, c'est un de ces trucs qui t'agace tant chez eux. « Pourquoi, tu préférerais me ramener chez toi ? » Tu plaisante évidement, un sourire malicieux se dessinant sur tes lèvres, t'as tendance à faire cela avec Alexy, flirter avec lui l'air de rien et ensuite jouer les ignorantes, tu brise la ligne pour la remettre aussitôt parce que tu sais que ça ne peut pas aller plus loin que ce n'est rien de plus qu'un petit jeu entre amis. Des regards à la dérobés, quelques sous-entendus mais tu ne veux pas franchir le pas de trop, celui qui changerait tout, pourtant plus ça va plus tu sens qu'il t'invite à le faire. De plus en plus souvent. « Mais non... Tu te serais levé comme le gentil gentleman que t'es pour ramener ta pote en panne d'essence. » Tu crois pas à ce que tu dis c'est clair, t'ironise ne perdant rien de tes sarcasmes même complètement claquée avec une gueule de bois carabinée. Et puis tu t'interroge aussi, Alexy passe rarement ses nuits seul, tu trouve ça étrange qu'il ait freiné ses envies de parties de jambe en l'air pour cette fois.  Lorsqu'il te questionne sur ta soirée tu croise les bras sur ta poitrine toujours décidée à fixer le paysage plutôt que lui, t'as pas envie de lui expliquer mais tu le connais assez bien pour savoir qu'il ne lâchera pas le morceau obstiné comme il est. « Hmm.. Tu sais y'a un moment jt'ai dis qu'en plus de mon job au Peabody's Nightclub je faisais des sortes "d'extras"... Bah c'est ça. » Tu crache le morceau malgré toi puis te corrige aussitôt en constatant le sourire qu'il affiche « C'est pas ce que tu crois espèce de pervers... Quand je parle "d'extras" je veux dire que je m'occupe de soirées privées en temps que serveuse. Celle-ci était à thème comme tu peux le voir. » Ce que tu lui dis pas en revanche c'est que t'es restée bien plus tard que prévu pour t'amuser avec les invités comme on te l'a proposé, tu parle pas des dérapages que t'as fait même s'il doit s'en douter vu ta dégaine et tes rétines explosées « Et t'imagine pas que je jouerais la lapine pour une de tes soirées débiles avec tes potes. C'est mort. » T'ignore s'il allait le suggérer mais tu préfère prendre les devants, de toute manière Alexy ne sait pas ce que c'est de travailler tu ne vois pas comment quelqu'un comme lui pourrait te comprendre. « Et toi, t'as fait quoi de ta nuit ? » Tu n'essaye même pas d'être plus subtile pour changer de sujet, avec lui tu es as pas besoin, t'en as toujours fais qu'à ta tête. Il est habitué depuis le temps qu'il te fréquente.

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Disons qu'à cette heure s'il y a du monde à la colocation, même tout le monde enfaîte alors ramener une lapine, en collants résilles, les yeux pétés et j'en passe.. Ce ferait étrange. Puis j'lai connaît les deux là, Julian et Ezra. Ils ont les yeux à la poche, ils perdent pas le nord. Tu ramènes une meuf et hop ça part en couille. Littéralement. Donc dans une logique c'est directement chez elle qu'on va. J'ai allumé la voiture, ma p'tite fierté. Offerte gentiment par papa. Il sait ce qu'il me fait plaisir lui. Tu sais qu'on ne peut pas aller chez moi ! En ce moment je ramène de moins en moins de filles chez moi. Pas forcément parce que je vis avec deux chiens en rute et que j'aime pas vraiment prêter et puis aussi étrange que ça puisse paraître coucher avec tout ce qui bouge, ça m'lasse. Et puis ce n'est pas vraiment ce que je fais en général non ? J'suis pas un serial niqueur quoi ! J'me suis marré en l'entendant faire l'exigeante. Je serai venu te chercher ouais mais à poil et en dormant ! Elle m'a parlé de ses petits extras de boulots. Je l'ai regardé un peu choqué pendant quelques secondes puis finalement un sourire est venu à mes lèvres. Mais arrêtes de penser que j'ai les idées tordues ! Je souris pas parce que je t'imagine en train de te taper tes extras. D'ailleurs j'te verrai même pas te faire payer pour ça.. Non t'es mieux que ça toi. Non j'sais qu'elle à plus de valeurs que ça. Limite si elle m'avouait un jour se faire payer en vendant son corps je sais pas si je serais en colère ou juste dégouté pour elle. Non tu peux être rassuré, si j'dois réserver la p'tite lapine Calixte ce sera que pour moi. Je prête pas moi ! A cette heure-ci il n'y a encore personne sur les routes, ou alors très peu. Juste les travailleurs du matin ou ceux qui reviennent de leur taff de nuit. On est vite arrivé dans son quartier. J'ai tourné pour entrer dans sa rue en roulant vers devant chez elle. Mes nuits ne te regardent pas ! J'lui ai fait un clin d'oeil après mettre garer devant chez elle. J'suis sorti du véhicule en attendant qu'elle fasse de même pour verrouiller les portes.

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Bien sur que tu sais que vous ne pouvez pas aller chez lui, t'as aucune envie de croiser ses colocataires avec la dégaine que tu te paye ce matin, tout ce dont tu rêve c'est d'une douche et surtout de ton oreiller. Cela dit ça te dérange qu'il soit si catégorique même si tu plaisantais. Après tout vous êtes amis, tu ne vois pas où serait le problème, ou si, mais tu ne veux pas l'admettre. « Je sais oui, je disais ça comme ça... Pour voir ta réaction.» Lui réponds-tu d'un ton détaché avant que vous n'abordiez un sujet qui ne t'enchante pas plus que ça. t'as peur qu'il se fasse des idées sur les jobs que tu peux faire en dehors du Nightclub, pourtant c'est Alexy depuis le temps tu devrais avoir confiance. Mais justement, c'est Alexy et tu ne veux pas que la vision qu'il a de toi change, se ternisse, la raison principale d'ailleurs pour laquelle tu ne lui as non plus jamais avoué l'aventure que tu as eu avec son frère aîné. "T'es mieux que ça toi" ses mots résonnent dans ta boîte crânienne, tu garde le silence parce que tu ne trouve tout simplement rien à répondre. En fait, tu crois qu'il se trompe tout simplement. T'as toujours eu l'impression qu'il te surestimait, te plaçait sur un piédestal très haut, si haut que t'as du mal à en redescendre. Pourtant t'aimerais bien. Alors oui, tu coucheras surement jamais pour réussir ou pour de l'argent mais tu sais aussi que tu ferais tout et n'importe quoi pour ne pas avoir à réclamer du fric à ta famille. Il te dit qu'il n'envisageait pas un seul instant de te partager avec ses amis et ça te fait sourire, mais tu ne veux pas admettre que ça te fait plaisir, tu préfère jouer la chieuse de première catégorie, comme d'ordinaire « Tu sais... On ne peut prêter que ce qui nous appartient.» T'insinue par là que t'es pas lui, tu le lui rappelle implicitement, tu clarifie les choses parce que tu sens que plus vous devenez proche et plus une jalousie réciproque se développe entre vous. « Mes nuits de te regardent pas. » Te rétorque-t-il en se garant devant ton immeuble, s'est-il vexé ou plaisante-t-il juste ? «C'est vrai.. » Admets-tu à contre coeur et à moitié sérieuse, simple curiosité ou là encore jalousie déplacée ?  « C'était sympas d'être venu me chercher... Tu vois quand tu veux ! » C'est vrai qu'Alexy n'est pas un modèle de serviabilité d'habitude, t'es satisfaite de voir qu'il fait quelques efforts quand il s'agit de toi. « Tu.. Tu veux monter ? » Lui propose-tu hésitante, tu sais qu'il serait plus raisonnable de vous dire au revoir maintenant et de vous retrouver plus tard sur le campus ou dans un café. Mais raisonnable, tu ne l'as jamais été. Il est encore tôt, la plupart de tes colocs doivent dormir où ne pas encore être rentrés, de toute manière personne ne s'interrogera, ils connaissent Alexy. Ils savent que vous passez pas mal de temps ensemble.

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J’ai cette impression depuis peu de me rapprocher d’elle. C’est vrai. Elle est plus que présente dans ma vie maintenant, bien plus qu’il n’y a encore que quelques années. C’est fou non ? Elle ne répond même pas à ce que je lui dit du moins elle fait sa chiante, pou changer. J’aime bien sont p’tit côté de chieuse d’ailleurs. Bah oui c’est plus marrant d’être avec une casse couilles qu’une fille qui se défend pas un pète. J’aime les chiantes, j’lai attirent. Tu sais... On ne peut prêter que ce qui nous appartient. C’est vrai. C’est totalement vrai même. Peut être que inconsciemment je veux que tu m’appartiennes. J’me suis garé en essayant de placer un peu de mystère et faire genre le mec occupé. Genre mes nuits ne la regardent pas. C’est juste que cette nuit j’ai rien foutu, j’ai glandé dans mon canapé à regarder des match de foot européen alors tu parles d’une soirée à se vanter. J’suis sorti de la voiture histoire de lui dire au revoir avant de partir mais finalement elle m’a proposé de monter. J’ai hochais la tête avec un fin sourire. Si tu m’le proposes j’ne vais pas refuser. Enfaîte ca m’arrange même. Elle ne se doute de rien la p’tite ! J’lai suivit pour rejoindre l’intérieur de chez elle. Tu veux aller prendre une douche, te changer ? J’t’attend ici, pas de soucis. Après tout elle à bien le droit de pas rester dans cette tenue la pauvre. Me jette pas un regard comme ça, j’vais rien toucher.

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Peut être que inconsciemment je veux que tu m’appartiennes. Bim. C'est tombé comme un cheveux sur la soupe, honnêtement tu ne pensais pas qu'il aurait le cran de le dire, en tout cas pas tout haut mais Alexy t'étonnera toujours, sans limites et sans gêne. C'est comme s'il ne filtrait aucune pensée et qu'elle se manifestait automatiquement en parole, très courageux ou très stupide t'as jamais réussi à trancher. "Peut-être que j'aimerais bien aussi" c'est ce que t'aimerais lui répondre mais au lieu de ça tu te contente d'ajouter en souriant « Ça, ça n'arrivera jamais.» Tu ne veux pas être la propriété de quelqu'un et de toute manière même si tu le voulais tu n'y arriverais pas. Pourtant parfois tu te dis que tu pourrais te laisser tenter pour certaines personnes, comme Alexy, mais t'es trop bornée pour y penser sérieusement. Il accepte ton invitation sans trop se faire prier, le contraire t'aurais étonné, une fois à l'intérieur t'inspecte ton appart, histoire de mettre la main sur un de tes colocs mais ils semblent tous se balader dans les bras de Morphée. « Oh tellement ! J'en ai pour cinq minutes...» Tu t'apprête à te diriger vers la salle de bain mais te ravise le regardant suspicieuse « Mouais... J'espère. De toute manière c'est déjà le bordel alors de toute façon !» Si Alexy est maniaque ce n'est pas du tout ton cas, au contraire tu déteste l'ordre, ta chambre est un foutoir sans nom avec des dessins, des photos et des paires de chaussures dans tous les coins, tu sais qu'il n'aime pas particulièrement ton bordel mais tu t'en moque éperdument.

Tu n'entends qu'à moitié ce qu'il peut raconter, sa voix camouflée par les jets d'eau qui sortent en trombe de ta douche, te sortant de ta torpeur par la même occasion te sentant toute ankylosée par le sommeil qui te gagne et les drogues ingurgitées la veille. Tu lave ta débauche, laisse couler le maquillage sous le liquide purificateur, tu rince ton désarroi, tu nettoie les traces de solitude une fois de plus souillée d'une nuit trop agitée. « Au fait, tu compte vraiment t'acheter un chien ?» Lui hèle-tu de la salle de bain tandis que tu sors de la douche et entoure une serviette immaculée autour de ton corps humide. En réalité tu ne pense pas qu'il le fera réellement, Alexy dit souvent des trucs dans le vent quand il a un joint de trop. Tu le rejoins rapidement dans ta chambre, les cheveux à peine essorés et dégoulinant sur le plancher « Tu veux dormir ici ?» Lui propose-tu sur un coup de tête en attrapant ta nuisette dans ton placard. T'es presque sur qu'il a pas pioncé de la nuit et qu'il doit être aussi crevé que toi, après tout vous dormiez bien ensemble quand vous étiez ado. Oui mais vous n'êtes plus des ados, tu sais que tu joues un jeu dangereux.

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Je sais, je suis le seul à savoir que je suis en vérité un mec sensible. Enfin attention sensible, pas fleur bleu pâquerette et coquelicots. Disons que je peux m’attacher vite à des gens avec qui le feeling passe de suite. Que ce soit amical ou plus. Calixte c’est bien ce qui s’est passé même si au début on « s’aimer pas » il y avait bien un truc qui a fait que maintenant on ne se quitte pas. On est arrivé chez elle je lui ai proposé d’aller prendre une douche parce que je pense qu’elle en a bien besoin. J’suis aller m’asseoir sur son lit, me laissant même tomber en arrière pour me retrouver coucher. J’entends l’eau coulée et j’attends que madame revienne. Elle en est revenue à me parler du chien. Elle ne lâche pas ! J’adore les chiens, depuis toujours. Ce sont les seuls animaux que je peux supporter. Les chats je détestes et toutes sortes de rongeurs et autres animaux domestique divers et variés je peux pas ! J’ai parlé un peu plus fort histoire qu’elle entende. Mon chien oui, il est déjà acheté. Je dois aller le chercher à Washington la semaine prochaine ! Elle est revenue entourée de seulement une petite serviette les cheveux dégoulinant. J’ai pas pu m’empêcher de la regarder de bas en haut. Elle est bien foutue quand même. Elle m’a proposé de dormir chez elle et là.. J’ai bondis du lit le gros sourire aux lèvres. Enfaîte ce soir y’a un autre programme.. J’ai sortis deux billets d’avions de la poche de ma veste. Je l’ai est posé sur le lit. Direction Paris. On est censé partir à dix heure. J’ai regardé l’heure sur mon portable. Il est presque six heures. T’aura le temps de faire t’as valise de meuf ou comment ca ce passe ?

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Apparemment oui, il comptait toujours acquérir un sale cabot, tu grimaçais d'avance en imaginant l'animal collant et baveux que tu allais devoir supporter quand tu verrais le jeune homme  « Un autre programme ?» Demande-tu un brin curieuse en attrapant tes sous-vêtements, ton seul programme de la journée était bien de passer ton temps à dormir et récupérer d'un sommeil tranquille et réparateur. S'il s'imaginait te traîner à une fête ou tu ne sais quoi il se mettait le doigt dans l'oeil. « Partir à 10h00, bien sur...» En fait, tu ne prête absolument pas attention à ce qu'il a déposé sur ton lit, t'es toujours dos à lui à farfouiller dans ton tiroir et tu ne lui réponds que d'une voix distraite. Et puis alors que tu t'apprête à retourner dans la salle de bain pour enfiler ta nuisette ton regard se pose sur les deux billets d'avion posés sur tes draps. Alexy affiche un large sourire jusqu'aux oreilles et tu plisse les yeux sur les billets comme si t'avais du mal à réaliser « C'est quoi ça ?» Question purement rhétorique, des billets d'avion évidement, non en fait tu te demande plutôt pourquoi il te les met sous le nez. Ce n'est que quand tu vois la destination que tu te mets à réfléchir à toute vitesse. Paris.. Tu te souviens l'avoir vaguement évoqué dans un de tes sms envoyé cette nuit, tu ne pensais pas qu'il prendrait vraiment ça au sérieux et d'ailleurs toi, tu ne le prend pas au sérieux. T'éclate de rire en retournant dans la salle d'eau  « Bah voyons oui, partons à Paris ! Et demain Tokyo pendant qu'on y est.» Tu te moque et reviens en tenue de nuit dans la chambre, t'attrape ta brosse pour te coiffer les cheveux et t'assois sur le lit à ses côtés  « Enfin Alexy.. On ne peut pas partir à Paris.» Lui dis-tu cette fois d'un ton calme et posé, le regardant droit dans les yeux « Enfin si... Suis-je bête, t'es un O'Connor, tu peux faire ce que tu veux...» Tu soupire passant une main sur sa joue puis te relève pour reposer ta brosse sur la commode  « Mais moi tu sais j'ai pas les moyens d'aller à Paris.» C'est hélas le cas, si tu bossais ce n'était pas pour le fun, contrairement à lui tu n'avais pas un compte en banque bien rempli.