S’il y a bien un homme sur la planète que j’aime embêter, c’est Alexy O’Connor. Et si ce type était considéré comme un pur connard par la plupart des nanas qui le connaissaient sur le campus, ben moi… Pas du tout. Après, faut dire que mon jugement était possiblement obscurci par le fait que ce soit mon meilleur ami (et un des seuls amis – au masculin- que je puisse avoir). Ah, puis il est toujours adorable avec moi, c’est ma grande fierté, faut croire que ma bouille de bébé le fait fondre. D'ailleurs, il venait une fois de plus de me faire craquer, demandant POLIMENT à ce que je vienne chez lui. Etant donné la rareté de sa politesse en général, évidemment, je craquais, même si j’étais plutôt réticente à l’idée de me rendre dans son quartier… Qui est aussi mon quartier. Le quartier riche, le quartier de mon père, quoi. Je n’avais pas prévenu Aria. La connaissant, elle se serait planquée dans un buisson pour vérifier que tout irait bien. Mais tout irait bien, n’est-ce pas ? Je serais chez Alexy, et tant que mon père ne me voyait pas, tout devrait bien se passer. Après avoir chopé mon sac et mes clés de voiture, j’avais donc conduit, depuis la maison Castelli jusqu’au quartier Nord-Est de la ville, non sans avoir oublié de laisser un post it à ma coloc, Elodie, pour l’avertir que je risquais de rentrer tard. Je me garais – loin de ma rue – et me dirigeais donc simplement vers la maison O’Connor pour y sonner. Come on, Alex, traînes pas, si mon père passe dans le coin je suis foutue et ça va ruiner mon moral.

On peut bien dire que je suis qu’un sadique psychopathe briseur de cœur et j’en passe. Non disons que je suis un O’Connor certes. J’ai mon lot de sadisme, faut bien honoré un petit peu le blason familiale n’est ce pas ? Mais il y a cette partie de moi que peu de gens connaissent. Cette partie où sont rangés discrètement mes p’tits sentiment de mec attentionné. Et ce p’tit rangement s’est de suite ouvert pour Liberty, c’est vrai cette meuf.. Elle est beaucoup pour moi. Pourquoi ? J’en sais rien. J’suis attaché à elle, j’tiens à elle comme si c’était ma sœur ou je ne sais quoi. L’une des rares avec qui je n’ai jamais eu de penser sortant du cadre amical. Un exploit n’est ce pas ? Je l’ai invité à passer chez moi, à la coloc, histoire de lui donner son petit câlin promis. J’me suis levé du canapé en entendant le bruit d’la porte. J’ai trainé des pieds jusqu’à celle ci pour ouvrir à la belle demoiselle. T’as fait vite ! J’ai passé la tête dehors pour regarder de droite à gauche. T’a sœur s’est pas planqué je ne sais où prête à débarquer ? On ne sait jamais avec celle folle d’Aria. Bon sinon entre. J’ai fermé la porte derrière elle. On est seul, les autres sont tous parti je ne sais où. C’est rare un p’tit moment de solitude dans cette colocation à six !

Je trépignais littéralement sur le pas de la porte d’Alexy, mais heureusement – pour lui – il ouvrit la porte rapidement. Sinon j’crois que j’aurais hurlé jusqu’à ce que je voie sa face. T’as fait vite ! Je haussais les épaules comme si c’était parfaitement normal. « J’donne du service qualité moi, on me demande de venir j’fais dans l’express ! » Remarquais-je avec un petit sourire, alors que de son côté Alex passait la tête pas l’embrasure de sa porte. Ta sœur s’est pas planqué je ne sais où prête à débarquer ? Je fis un petit rire nerveux. Si Aria était là, ça n’aurait pas été pour lui je pense. « Voyons, avec toi ma sœur n’est pas du genre à se cacher, mais plutôt à foncer dans le tas. » De mon côté, je jetais un nouveau coup d’œil derrière moi. Pas de paternel à l’horizon. Bon sinon entre. On est seul, les autres sont tous parti je ne sais où. Woaw, Alexy, tout seul chez lui ? Le genre de truc qui arrive une seule fois dans une vie. « J’vais pas retrouver de fille planquée dans ton armoire ? » Demandais-je avec un tout petit sourire tout en m’avançant dans le hall, retirant ma veste. Je la portais sous mon bras, avant de me tourner face au brun.

De base, Castelli et O’Connor c’est pas possible mais que voulez vous. Même en voulant être un rouge un vrai j’arrive quand même à faire comme Delsin et faire des fuck au mini guerre de maison. Enfin bref, je répèterais jamais assez que Liberty c’est juste ma petite perle à moi. Je lui a ouvert la porte en m’assurant si elle n’avait pas été suivit par Aria mais apparemment non. Foncer dans le tas oui ! Disons ca comme ça ! Je ne lui ai pas répondu préférant la laisser entrer que de la faire poireauter à la porte. Pour une fois que je suis seule à la coloc. Y va te tomber une couche de neige. Bon dans toute logique fallait s’y attendre. Une colocation à six c’était obligé que les petits moments de répits, de solitude serait rare. Une fille non mais Timéo ca serait son genre ! Ce gars il est tous sauf normal. Je le vois très bien se cacher dans un placard pour chier le monde ! J’ai enjambé le canapé juste à côté pour de nouveau m’affaler dessus. Aller viens faire un câlin à Alexy chéri ! J’ai levé mon bras laissant la place de mettre une petite Liberty en manque de câlin à côté de moi !

Enfin, Alexy avait ouvert la porte. Hallelujah. Je rentrais donc dans la demeure de mon meilleur ami, ne manquant pas de demander s’il avait planqué une nana dans un placard. J’aime pas des masses ce genre de surprises, m’voyez, et avec Alex, je pouvais m’attendre à tout. Absooolument tout. Une fille non mais Timéo ca serait son genre ! Je plissais les yeux, d’un air suspicieux. « Tu m’as caché un virement de bord ou t’as un pote qui croit à Narnia ? » Je savais très bien que non, mais j’aimais bien le taquiner. Aussitôt avais-je viré ma veste, qu’Alexy, lui, se laissait tomber comme un caca dans son canapé à nouveau. Aller viens faire un câlin à Alexy chéri ! Je hochais doucement la tête, enjambant à mon tour le canapé pour me glisser sous le bras tendu d’Alexy, me pelotonnant contre lui. En fait, j’crois bien qu’y a qu’avec les O’Connor que je suis aussi tactile, Alexy comme Delsin. « Alors, qu’est ce que tu me racontes de beau, me dit pas que t’as passé ta vie dans ce canapé depuis la dernière fois qu’on s’est vus. »