Le week-end arrivait enfin. Le vendredi soir, un bon moment pour décompresser après une semaine d'acharnement à revoir uns à uns les cours de biochimie, anatomie, biostatistiques et j'en passe. Le soleil illuminait encore Virginia Beach et les 30° restant d'un été chaleureux ne se dissiperaient qu'à partir d'une certaine heure, j'envoyais donc un message à la bande pour se rejoindre à la plage et ainsi se remémorer un peu les vacances en ce temps de rentrée. Bien sûr elles ne valaient pas les plages californiennes où j'avais passé mon temps pendant un mois mais elles offraient un cadre parfait pour se détendre. Fonçant à toute allure jusque chez moi sur mon skate, j'eus à peine le temps d'arriver que j'étais déjà reparti après m'être changé et avoir pris avec moi Shiva qui ne demandait qu'à aller faire une petite balade. Me laissant trainer sur ma planche par le petit gros qui préférait marcher plutôt que courir, je mis un moment avant d'arriver au lieu de rendez-vous même si à mon grand désespoir je ne pus résister à la tentation de m'achêter une glace sur le chemin, me mettant ainsi encore plus en retard.

Pourtant lorsque j'arrivais enfin face à l'océan bien trop calme à mon goût je ne vis qu'Andrea qui m'attendait sagement assise sur le sable quasi blanc. Je regardai alors mon téléphone et pus ainsi constater que nous ne serions que tous les deux à en voir les messages des autres. Je baissai la tête en direction de Shiv' déjà tout fou à l'idée de pouvoir se dorer la pilule au soleil puis grimaçai en m'imaginant déjà la réaction d'Andrea qui en plus de devoir se retrouver en ma compagnie devrait affronter une fois de plus son allergie. Oh et puis après tout elle ne manqua pas de mots pour me faire comprendre à quel point mon gros doudou l'agaçait la dernière, donc je n'allais pas manquer une occasion pour la mettre en rogne une fois encore. Je m'avançai alors vers elle, tout sourire, et la pris par surprise en la prenant dans mes bras lâchant alors Shiva qui s'en alla en direction de l'eau. « Je crois bien qu'il n'y aura que toi et moi, les autres ont d'autres choses à faire. »

Vendredi soir. J’aimais bien les vendredis soir moi. C’était la veille du week-end, la veille de deux journées sans cours, sans devoir obligatoirement se lever tôt. J’étais confortablement installée sur mon lit. Allongée de tout mon long, j’avais mes feuilles de notes en main. Des notes que je relisais pour la deuxième fois. C’était mon petit rituel après une journée de cours : relire mes notes pour avoir un maximum de chances de retenir le plus possible. Comme cela, j’aurai peut-être un peu plus facile à étudier pour les examens. Dimanche, j’avais prévu d’aller dire bonjour à mes parents. J’essayai toujours de les voir une fois par semaine. J’avais de la chance qu’ils n’aient pas eu envie de déménager une fois que je fus installée à l’université. Il y a encore quelque temps, ma mère parlait encore de déménagement au Canada… Il fallait croire qu’elle avait abandonné l’idée. Tant mieux parce que ce n’est pas moi qui ferais le voyage jusqu’au Canada plusieurs fois par mois. J’allais bientôt terminer ma troisième feuille de notes quand mon portable vibra. Nouveau message. D’Orion. Hum. Il me voulait quoi lui ? Je lus rapidement son message. Il voulait qu’on se retrouve à la plage. Par « on », il entendait notre petite bande de potes. Pourquoi pas ? Il faisait bon, on était vendredi soir … C’était l’idéal.

Je changeai rapidement de tenue, optant pour un simple top et un petit short en jeans. Pas besoin de s’habiller classe pour aller passer du temps à la plage avec ses potes. De toute façon, c’était pas mon genre. C’est en voiture que je me rendis au lieu de rendez-vous. Une fois garée sur le parking, je tirai mes chaussures et les laissai dans l’habitacle. J’empoignai mon sac avant de sortir et fermer la voiture. J’aimais marcher dans le sable, j’aimais m’enfoncer dans celui-ci, je trouvai ça marrant. Après avoir marché quelques secondes, je me laissai tomber dans le sable, mes yeux fixant la mer. J’étais tellement absorbée par la contemplation des vagues que je n’entendis même pas quelqu’un arriver derrière moi. En même temps, marcher dans du sable ne faisait pas de bruit. Je sursautai et poussai un léger cri quand deux bras m’encerclèrent. Orion. J’aurai du m’en douter. « Idiot va ! Tu m’as fait peur. » Je me dégageai de son étreinte tout en lui donnant une légère tape dans l’épaule. Malgré cela, je souriais quand même. Après tout, c’était bon enfant… Quoi que. J’haussai les sourcils lorsqu’il m’annonça que les autres ne viendraient pas. « On ne sera qu’à deux alors ? » Je tournai légèrement la tête vers la mer, un mouvement ayant attiré mon attention. Je perdis alors mon sourire. « Et ton chien… » Super. Pourquoi avait-il fallu qu’il prenne son chien ? « T’étais obligé de le prendre avec toi ? Tu aurais pu le laisser au campus … » Je soupirai.