ARIA + JULES

THIS IS WAR J'avais décidé de ne pas être un élève studieux. Je ne l'avais jamais été, alors à quoi bon essayer de repousser le naturel. Personne ne se faisait de fausses idées sur moi, personne ne s'imaginait que j'étais capable de rester tranquille, sinon mes parents ne se seraient surement pas réjouis de me voir à la tête d'une confrérie. Ils me connaissaient après tout, sans doute mieux que n'importe qui, enfin non, pas mieux que Ambre, mais personne ne me connaissait aussi bien que Ambre, la simple idée que qui que ce soit puisse lui faire de l'ombre sur ce plan était risible en soit. Bref, ce soir-là, j'étais occupé à faire ce que je faisais le mieux : à savoir plus ou moins n'importe quoi. Ce n'était ni mature, ni franchement intelligent et la vérité c'est que je m'en moquais vraiment. Qui plus est, je n'étais pas seul sur le coup. C'est l'avantage d'être président, ou plus largement d'intégrer une confrérie. On rencontre des gens qui ne peuvent qu'avoir des points communs avec nous et forcément, le courant passe, d'une façon ou d'une autre. On se trouve des alliés, des gens que vos idées, aussi saugrenues et sorties de nulle part qu'elles puissent être, ne font pas rire, ou du moins pas dans le mauvais sens. Des gens aptes à vous suivre sur des terrains dont on sait qu'ils sont minés avant même de s'aventurer dessus. Je savais que je ne faisais pas l'unanimité à la Valmont. Les gens ne parvenaient pas à se débarrasser de l'impression que je prenais tout à la rigolade. C'est vrai qu'effectivement, je rigolais pas mal, mais y avait-il vraiment un mal à ça ? A quoi bon être sérieux avant l'heure ? Bon, c'était déjà le moment pour certains, alors que mon adolescence, la période où l'inconscience est permise, semblait se prolonger indéfiniment. Je sais pertinemment que mes parents ne me laisseront pas sombrer, quoi qu'il arrive et c'est un filet de sécurité non négligeable. J'étais un privilégié. Pour l'heure cependant, j'allais juste être « un criminel ».
Enfin, criminel c'était un grand mot, j'allais juste saccager une chambre, sélectionnée au hasard, au sein des dortoirs d'une confrérie ennemie. Ennemie oui. Questions de philosophies, de rivalités remontant à la génération antérieure, (alias nos parents) j'imagine et puis il n'y avait pas à dire : les guerres de confréries, ça avait ce côté bien grisant qui me plaisait beaucoup. J'avais rendez-vous avec deux autres membres de ma confrérie à la O'Connor, en pleine soirée. Il faisait assez tard pour que la nuit soit tombée, mais pas assez pour que les gens dorment. La résidence devrait donc être plus ou moins vide et par conséquent, le champ était libre pour lancer les hostilités. J'imagine que j'aurais put m'habiller tout en noir, mais à défaut, j'avais au moins revêtu des vêtements foncés. Sans attendre que quelqu'un arrive, comme prévu, je m'engouffra dans la résidence et partit du côté des dortoirs des O'Connor. Une fois sur place, je poussais un petit soupire de complaisance, à l'idée du programme de la soirée et des conséquences qu'il aurait dès le lendemain (oui, j'étais un amoureux des embrouilles), puis je m'accoudais à l'un des murs du couloir, restant volontairement dans l'obscurité, guettant d'éventuelles allées et venues, notamment celles de mes partenaires de crime.

ARIA + JULES

THIS IS WAR Je n'eut pas à attendre beaucoup de temps avant d'être rejoins. Au bout de quelques minutes, des bruits me parvinrent et je fus pris de panique quelques instants. Rien ne me disait que la personne se dirigeant droit sur moi était un membre de la Valmont, ça pouvait tout aussi bien être un O'Connor, cela serait logique vu que j'étais en mode infiltration chez eux, à la mi-soirée. La plupart des gens étaient en vadrouille à l'extérieur, mais il y avait toujours des exceptions et parfois, elles suffisent à tout gâcher. Par chance, je devina bien vite les contours de la silhouette d'Aria et la reconnut vraiment lorsqu'elle se retrouva juste à côté de moi, un sourire aux lèvres. Je connaissais Aria depuis quelques années et je l'appréciais. Nous n'étions pas meilleurs amis, pas comme cul et chemise, toujours fourrés ensemble, mais toujours était-il que je l'appréciais et, détail primordial pour ce soir, j'avais confiance en elle. Je lui retourna son sourire en portant une écoute attentive à ce qu'elle me racontait. « Asmodée devrait pas tarder. » D'un petit signe de tête, j'approuva tout en m'appuyant à nouveau sur le mur, attendant donc notre troisième acolyte. Au bout de quelques minutes supplémentaires, je perdais néanmoins patience. Je ne cessais de sortir mon portable de ma poche et de faire s'illuminer l'écran, me révélant une photo de moi et Ambre et l'heure. Les minutes s'écoulaient et pas d'Asmodée. « Qu'est-ce qu'elle fabrique... » Ronchonnais-je. Le temps passait, des précieuses minutes et j'avais peur que cette attente soit regrettée plus tard. Après un petit soupire supplémentaire, je me tourna vers Aria. « Et puis tant pis, on devrait commencer. On se choisit une chambre et on s'y met, car là on est des cibles faciles, dans le couloir » dis-je en réfléchissant déjà à la suite des évènements.

THIS IS WAR Du moins, tu l'espérais puisqu'il fallait quand même avouer que vous n'étiez pas dans la meilleure position à ce moment précis. En plein milieu d'un couloir, n'importe qui aurait vite fait de comprendre que vous n'apparteniez en aucun cas à cette maison et là, ce serait le drame. Non, fallait vraiment agir vite histoire de pouvoir ensuite partir d'ici sans soulever le moindre problème. De toute manière, la mission n'était pas vraiment compliquée. Saccager une chambre, c'était pas la mer à boire et en plus, tu le faisais avec plaisir. T'aurais au moins un endroit où décharger toute la colère que tu pouvais ressentir. Good point. Bref, tu t'appuyais à ton tour contre le mur attendant que la petite blonde manquante fasse son apparition. T'avais l'impression que les minutes s'éternisaient et toujours aucune trace d'Asmodée. Ok, là ça commençait à craindre et de toute évidence, Jules pensait la même chose. « Aucune idée. » Mais si elle ne se dépêchait pas d'arriver, ça risquait de compliquer les choses. Plus vous restiez à découvert et plus vous aviez de chance de vous faire prendre. Bordel. T'espérais vraiment qu'elle était pas en train de se pomponer ou un truc du genre sinon tu risquais de vraiment l'étriper. « Ouais, elle aura qu'à nous rejoindre si elle se décide à se pointer. » Poussant un soupir, tu regardais quelques secondes autour de toi avant de pousser la première porte qui te venais. Très bien, ça serait ici. Tu entrais dans la chambre attendant qu'il fasse de même avant de refermer la porte derrière vous. « C'est partit. »

ARIA + JULES

THIS IS WAR « Aucune idée. » J'étais capable de faire preuve de patience, si si, mais là la situation n'était vraiment pas adaptée et nous avions besoin d'agir vite. Je ne pensais pas faire illusion, pas plus qu'Aria : si quelqu'un nous croisait, il lui faudrait quelques instants pour nous identifier comme pas à notre place ici, alors les risques inutiles devaient être écartés et puis Asmodée nous rejoindrait peut-être plus tard, je l'espérais. En attendant, il fallait s'y mettre, ça ne devrait pas prendre bien longtemps. « Ouais, elle aura qu'à nous rejoindre si elle se décide à se pointer. C'est partit. » J'acquiesça d'un mouvement de tête et la suivit alors qu'elle choisissait une porte et l'ouvrait avant de s'engouffrer à l'intérieur de la chambre. Je balaya une dernière fois le couloir désert du regard avant d'entrer dans la chambre moi aussi. Elle était vide, je le sentais, néanmoins je ne voulais pas franchement prend le risque d'allumer la lumière. Je fis glisser sur mon épaule le sac que j'avais embarqué et dans lequel j'avais glissé un peu de matériel. Une lampe et une bombe de peinture, rien de plus et en même temps, nous n'avions pas besoin de plus. Nous n'allions pas mettre le feu, juste le bordel. Pure provocation. J'alluma ma lampe, projetant un petit faisceau bleuté devant moi avant de m'emparer de la bombe de peinture. Je me dirigea vers l'armoire, intrigué. « Alors, fille ou garçon... » Me questionnais-je à voix haute, piqué au vif par la curiosité. J'ouvris l'armoire et me mit à farfouiller. Sans ménagement, je tirais les tiroirs, enfouissant ma main de ci et là. Après avoir croisées quelques robes, avant de mettre la main sur le tiroir de sous-vêtements, le doute n'était plus franchement permis, y compris dans cette pénombre. « Fille » chuchotais-je en donnant quelques coups de bombe à l'intérieur du dressing.

THIS IS WAR Le noir complet. C'était pas forcément évident et il te fallut quelques secondes avant que tes yeux ne s'habitue au pénombre soudain. A tâtons, tu cherchais l'interrupteur alors que Jules, lui, sortait une lampe de poche. Ouais. Une lampe de poche c'était bien aussi. Toi t'étais venue avec.. Ben avec rien en fait. En même temps, foutre le bordel dans une chambre signifiait éparpiller les affaires se trouvant dans celle ci donc au final, c'était bien normal que tu sois venue sans matériel. Et alors que ton partenaire se posait la question existencielle de savoir si c'était une fille ou un garçon, toi tu faisais tomber une lampe de chevet qui péta au contact du sol. « Oups. » Tu l'sentais que t'allais te faire engueuler. Déjà parce que t'avais fais du bruit et que du coup, t'avais pu en quelque sorte attirer l'attention sur vous mais tu ne pouvais pas t'empêcher de trouver ça marrant. Après tout, c'était pas la fin du monde non plus. « Fille » Chouette, chambre de fille. En même temps, ça t'étonnais pas plus que ça. La pièce sentait le parfum de mauvais goût dangereusement mélangé à des tonnes d'odeur de crème et même une légère brise cerise. Si l'endroit appartenait à un mec il aurait été terriblement efféminé dans son genre. Bref. Tu commençais à ouvrir chaque tiroir des commodes se trouvant dans la pièce semant le contenue un peu partout dans la pièce. T'épargnais rien. Il était clair qu'à la fin de ton passage plus rien ne serait à sa place. « Eclaire un peu par là. »

ARIA + JULES

THIS IS WAR Je ne portais pas grande affection à mes vêtements, j'avais toujours estimé que c'était plus un truc de filles. Enfin, j'aurais pas apprécié pour autant qu'on me repeigne le contenu de mon armoire. Peut-être que j'y allais un peu fort, les filles plaisantent pas avec ça. Enfin, c'était fait et puis j'avais pas tout touché, non juste quelques trucs. Avec un petit haussement d'épaules, je me détourna du massacre, lançant doucement ma bombe dans les airs avant de la récupérer dans ma main. La lampe éclairait à l'aveuglette dans la chambre, pendouillant autour de mon autre poignet. « Eclaire un peu par là. » Me souffla Aria. Je pris ma lampe et la braqua dans la direction. Je croisa au passage une lampe pétée tombée au sol et des affaires par terre. Un petit sourire vint corner mes lèvres. C'était du beau boulot, déjà. Derrière Aria, un bureau se trouvait dans la pièce et je repérais dessus quelques cahiers. Sans réfléchir, je m'y dirigea d'un bon pas et me me saisit d'un cahier, illuminant sa couverture. Bingo. Le prénom et le nom étaient écris en petites lettres, d'une écriture soignée définitivement féminine. « Sasha. » Lus-je. « C'est la chambre de Sasha, la présidente. » Dis-je en me tournant vers Aria. Ca ne me chagrinait pas. Sasha était totalement disposée à me pourrir la vie, elle aussi. Je n'avais définitivement pas à culpabiliser et peu importe tout ce que je pouvais bien ressentir et que je ne parvenais pas à comprendre. Une délicieuse montée d'adrénaline m'électrisa des pieds à la tête. « Je crois qu'on aurait pas put mieux tomber. »

THIS IS WAR Parce que bon, tu voulais bien te prendre pour une warrior et un tas d'autre truc, voir dans le noir ne faisait pas partit de tes supers pouvoirs. Alors t'avais beau ouvrir tes trucs et les étaler par terre, ça changeait pas le fait que tu savais pas vraiment ce que tu faisais. Bref, Jules éclairait dans ta direction et c'est avec un sourire amusée que tu contemplais les premiers dégâts fait. Parfait. A ce moment là, t'aurais tellement voulu être une petite sourire pour voir la tête que la meuf ferait quand elle verrait le résultat de votre oeuvre. T'étais presque sûre que ce serait totalement hilarant. Et alors que Jules s'avançait jusqu'au bureau, tu profitais de la lumière de sa chambre pour appercevoir un joli étalage de produit de beauté. Presque aussitôt un sourire sadique vint éclairer ton visage. Là, y avait du potentiel. « C'est la chambre de Sasha, la présidente. » What ? Sérieusement ? A croire que t'avais un don tiens. Sur toutes les chambres disponible, il avait fallut que tu choisisses celle de Sasha. C'était grave beau ça tiens. Quoi de mieux pour une attaque que de s'en prendre directement à ceux qui était à la tête ? Sûrement rien. « Je crois qu'on aurait pas put mieux tomber. » T'acquiesais d'un signe de tête avant de surenchérir. « Totalement d'accord. C'est triste pour cette conne de Sasha. » Attrapant un tube de rouge à lèvres certainement hors de prix, t'écrivais un jolie "bitch" sur le mur avant de prendre diverse crème que tu vidais soigneusement sur le sol. « A ton avis, combien de temps avant qu'elle nous accuse ? »

ARIA + JULES

THIS IS WAR Dans ce système de confréries et en tant que Valmont, Sasha était ce qui s'apparentait le plus à notre ennemie naturelle. C'était la confrérie opposée et la présidente, tout comme je présidais la Valmont. On était sensé se battre, se déclarer la guerre à multiples reprises et ce soir j'étais dans cette optique. Je ne voulais pas penser à l'étendue dévastatrice des sentiments que m'inspirait cette fille, je ne voulais pas. Je voulais juste mettre le bordel et l'énerver bien comme il fallait, histoire de lui montrer que je n'avais jamais été hors de la bataille à laquelle nous nous adonnions depuis notre rencontre, plus ou moins. C'était parfois fatiguant, parfois crispant et parfois juste grisant, électrisant, délicieux. Je savais que j'allais payer cet affront, mais je m'en moquais, ainsi plongé dans l'action. « Totalement d'accord. C'est triste pour cette conne de Sasha. » J'esquissa un petit sourire. Bon, au moins, Aria partageait mon enthousiasme. Si j'avais été le seul à prendre du plaisir là-dedans, j'aurais peut-être eut une remonté de culpabilité. Quoique... Même pas. A la guerre comme à la guerre. « A ton avis, combien de temps avant qu'elle nous accuse ? » Je me passa la langue sur les lèvres, en quête de ce que je pouvais bien faire ensuite. Aria était en train de badigeonner le sol de crème et moi j'étais là avec ma lampe et ma bombe. Puis, j'eut une illumination. J'avais envie de signer notre oeuvre. De toute façon, Sasha allait forcément me suspecter, donc bon, tant qu'à faire, autant dédicacer. « Mmmm. En ce qui me concerne, je pense que ce sera une question de minutes » dis-je avant d'éclairer un mur plus ou moins épuré. Je dégaina ma bombe de peinture et écrivit un message dans de grosses lettres grasses. Un beau message en français, chargé de sous entendu. JE SAIS QUE TU M'AIMES. Pas foncièrement original non, c'était le moins qu'on puisse dire et puis je suis savais que ça aurait au moins le mérite de faire son petit effet. Je remis le bouchon sur ma bombe, un sourire satisfait accroché aux lèvres. « Mission accomplie » lâchais-je, jovial.

THIS IS WAR Certainement pas beaucoup. Sasha savait très bien que tu ne la portais pas spécialement dans ton coeur. Elle savait aussi que t'étais une chieuse accomplit et y avait fort à parier pour qu'elle débarque te faire une crise. De toute manière même si c'était le cas, t'allais certainement pas démentir. T'aimais bien cette sorte d'animosité entre vous. Et là, c'était un bon moyen de lancer de l'huile sur le feu. Le temps de la guerre avait sonnée et tu te déléctais par avance des conséquences qu'il y allait y avoir. Et si jamais celle ci cherchait à se venger tu surenchérirait derrière encore et toujours plus fort. En gros, y avait aucun moyen pour qu'elle gagne. T'aurais toujours le dernier mot, c'était un fait. « Mmmm. En ce qui me concerne, je pense que ce sera une question de minutes » Tu secouais la tête amusée faisant glisser au sol le reste des produits que tu n'avais pas touchée. Y avait du ménage en prévision par ici tiens. Inspectant la pièce, t'étais plutôt ravie du résultat. Tout était dans un bordel monstre et le fait que Jules rajoute une petite touche final avec sa bombe de peinture semblait parfaire le tout. Great. Tu fronçais les sourcils cherchant à comprendre ce qu'il avait bien put écrire sans pour autant comprendre. Bien sûr grâce à Liberty, ta jumelle qui était une fanatique des langues, t'avais pu discerner que c'était du français mais ça ne changeait pas le fait que tu comprenais pas. Tant pis, tu te doutais bien que ça ne pouvait pas être gentil. « Mission accomplie » Yep yep. Il était maintenant temps de quitter les lieux avant que quelqu'un ne vous surpennes ici. Ce serait bien bête d'ailleurs puisque que tout avait été réussi dans les temps. Sans Asmodée certes, mais c'était tout de même réussit. Un dernier sourire et tu te dirigeais la porte regagnant ainsi le couloir. « J'suis sûre qu'on pourrait fêter ça en allant prendre un verre. »

ARIA + JULES

THIS IS WAR Je n'étais pas sûr qu'Aria avait comprit ce que j'avais marqué et quand bien même cela n'aurait pas été le cas, ça m'était parfaitement égal. L'important, c'était que Sasha, c'est à dire la principale concernée comprenne elle. Ou du moins qu'elle reconnaisse la langue dans lequel mon tag avait été fait. Bref, j'espérais qu'elle ne soit pas trop inculte quoi. Enfin, ce n'était pas tout ça, mais comme je l'avais proclamé dans un murmure enthousiasme, nous venions de remplir notre mission avec un succès et désormais, toute seconde supplémentaire et inutile passée sur la scène du crime ne pouvait pas nous apporter quoi que ce soit de positif. Plus vite nous quittions cette chambre, mieux il en serait. Je remettais donc mon matériel de criminel dans mon sac à dos, histoire de décamper rapidement, maintenant, avant que Sasha ou quelqu'un d'autre au sein de la confrérie O'Connor ai la bonne idée de rappliquer. « J'suis sûre qu'on pourrait fêter ça en allant prendre un verre. » J'acquiesça en la suivant hors de la chambre, repoussant la porte derrière moi et me glissant dans le couloir à la suite de Sasha, d'un pas aérien. Je garda la bouche fermée jusqu'à ce que nous ayons gagné l'extérieur. Voilà. Bravo à nous. « Je suis partant » puis-je dire d'une voix plus sonore, désormais. J'adressa un sourire de conspirateur mêlé à un de vainqueur à ma partenaire pour cette soirée. « On va le prendre où ce verre ? »

THIS IS WAR Quoi de mieux que boire un peu pour fêter une victoire ? Enfin du moins, ça serait totalement une victoire une fois que vous auriez quittés cette maison. Là, vous pourriez enfin dire que tout c'était passé comme sur des roulettes mais t'en doutais pas une seule seconde. Longeant le couloir silencieux, plus aucun bruit ne se faisait entendre jusqu'à ce que vous atteignez enfin l'extérieur. Parfait, tout s'était merveilleusement bien déroulés. Tu ne pouvais pas demander mieux. Profitant de la légère brise qui venait refroidir ton visage, tu continuais à avancer attendant toujours une réponse de la part de Jules. Réponse qui ne tardait pas à venir. « Je suis partant » Parfait. C'était au moins le genre de chose qui t'évitais de faire la tournée des bars à toi toute seule. Puis même si lui et toi n'étiez pas les meilleurs amis du monde, ça ne changeait pas le fait que vous vous entendiez particulièrement bien et que passer du temps en sa compagnie n'était pas la chose la plus désagréable au monde. « On va le prendre où ce verre ? » Tu fronçais les soucils soudainement en intense réflexion avant de reprendre la parole. « L'badass coffee peut être ? » Après tout, c'était un endroit assez réputé du quartier étudiant.

ARIA + JULES

THIS IS WAR J'étais content de moi. Toute l'opération c'était parfaitement déroulée. Soit, il y avait finalement eut moins de participants que prévu, mais l'essentiel était que le but avait été atteins, tout le reste passait au plan secondaire à mes yeux. J'avais pris une sorte de revanche sur Sasha et je savais qu'il y en aurait encore pleins d'autres et ça me plaisait. Je me sentais satisfait de lui avoir causer du tord, c'était plus agréable à penser que d'analyser mes sentiments. C'était plus simple de jouer à l'ennemi juré, de mettre le bordel dans sa chambre et de rêver d'être une petite souris afin de voir son visage quand elle découvrirait sa chambre saccagée. C'était tout ce à quoi j'aspirais pour l'heure. Un jour, j'allais sans doute devenir plus mature et les guerres de confréries me ferait l'effet d'aberrations. Un jour, tout ça semblerait dépasser et je me ferais l'effet d'avoir été assez puéril, durant mes années universitaires, mais ce jour-là n'était pas arrivé et il n'avait pas à arriver de si tôt. J'étais encore jeune, j'avais le droit de m'adonner à ce genre d'actions. Et j'avais le droit d'aller prendre un verre, histoire de célébrer ça.  « L'badass coffee peut être ? »  « Ca me va, allons-y » approuvais-je. J'avais fais le tour de tous les bars environ et franchement, je n'avais pas de préférence. Tant qu'ils remplissaient leur fonction de bar, ça me convenait largement. Bref, je n'allais pas faire mon difficile et je me mettais donc en route, Aria à mes côtés. Nous avions quelques bonnes minutes avant d'arriver néanmoins, alors j'engageais la conversation. « Ca va toi, sinon ? Quoi de neuf dans ta vie ? » Nous n'étions pas hyper complices, mais elle restait une amie et je restais curieux à propos d'elle.

THIS IS WAR Au pire, même s'il ne voulait pas tu t'en fichais. Un bar restait un bar. Peu importait l'endroit, le nom ou encore même la renommée. C'est juste des détails sans importance puisque tous servait de l'alcool et au final, c'était ce qui t'intéressais. T'étais pas le genre de meuf alcoolique noyons sont désespoir dans des tonnes de boissons prête à vous faire tourner la tête. Non, t'étais plutôt du genre à t'accorder quelques moments de répit et à chaque fois que l'alcool montait jusqu'à ton cerveau tu te sentais libre et capable de tout faire. Comme si t'arrivais à t'accorder un peu de répit même si ça ne restait qu'éphémère. Alors qu'en l'occasion se présentait, t'allais certainement pas cracher dessus. Chaque moyens était bon pour se retrouver autour d'un bon vieux verre. En fait, n'importe quel prétexte pouvant te faire oublier ta vie était bon à prendre. De la part de certain point de vue, ça pouvait sembler bien pathétique. D'autant que la plupart nageaient certainement dans l'inompréhension de tes réactions mais toi, tu savais que t'avais de bonne raison. Au final, c'était tout ce qui importait. « Ca me va, allons-y » Tu continuais à avancer sans vraiment réagir. T'avais le sacré don de te plomber toi même en pensant aux choses qu'il ne fallait pas. Aux choses que tu devais endurer avec Liberty depuis déjà bien trop longtemps. « Ca va toi, sinon ? Quoi de neuf dans ta vie ? » « Oh bah tu m'connais, ça va toujours. La routine, les cours, rien de bien divertissant. Et toi alors ? » Toujours la même chose. Mentir, sourire. Tout miser sur les apparences.

ARIA + JULES

THIS IS WAR Ces temps-ci, Paris me manque. J'y repartirais bien pour quelques semaines, retrouver du monde, voir ce qu'il en est devenu de mon ancienne maison, de ma ville... Renouer un peu. Le déménagement me semblait incroyablement proche, comme si je n'étais ici que depuis quelques mois, alors que ça faisait déjà sept ans. Ce sentiment se dissipait dans la seconde en présence d'Aria. Pas car je me sentais parfaitement chez moi auprès d'elle, mais à l'inverse car j'avais l'impression qu'une période incroyablement longue s'était déroulée depuis que j'avais quitté le lycée et fais ma rentrée à l'université. J'avais conservé des amis proches de cette période, mais il s'agissait aussi de la période ou je passais l'essentiel de mon temps avec Aria, Sakina et le reste de la petite bande que nous nous étions fondés. Désormais, ils me faisaient limite l'effet d'être des inconnus pour moi. « Oh bah tu m'connais, ça va toujours. La routine, les cours, rien de bien divertissant. Et toi alors ? » Et voilà que ça devait être réciproque. Non, je ne te connais pas si bien que ça faut croire, vu qu'on a tendance à se parler à peine formulais-je mentalement, en haussant légèrement un sourcil. Si nous n'avions pas fait ce que nous venions de faire ensemble, je n'aurais sûrement pas songé à aller boire un verre avec elle, ça en disait long sur notre amitié. Enfin, elle au moins je pouvais toujours la qualifier d'amie. Je ne pouvais pas en dire autant pour tous les gens dont j'étais proche au lycée. Mais je n'ai pas envie de souligner notre éloignement et le côté risible de cette conversation, alors je me plis à ce jeu, je lui offre un joli sourire et je lui fournis une réponse tout aussi bateau. « Idem, la routine, heureusement qu'on a encore ce genre de missions pour se changer les idées » dis-je en lui adressant un petit clin d'oeil complice.

THIS IS WAR Parfois, t'en avais assez. Parfois, t'aurais aimée pouvoir balancer tout ce que tu avais sur le coeur. Tout ce que tu gardais depuis bien trop longtemps. T'asseoir et juste parler. Parler de ce que tu subissais, des viols réguliers. Expliquer pourquoi la gentille petite Aria était devenue une si belle salope avec le temps. Expliquer à tes amis que t'avais pas changée pour rien, que y avait des causes derrière qui faisait que tu ne pouvais plus être la même. Même Jules méritait de savoir. Et vraiment, t'aurais aimée te poser et parler encore et encore. De la violence, de tes peurs, du peu de respect que tu avais pour toi même. Mais tu ne pouvais pas. Peut être que tu n'étais juste pas capable de subir les jugements des autres. Peut être que tu avais trop peur pour oser dire la vérité. Alors tu t'enfonçais un peu plus dans le monde que tu t'étais crée ne te rendant pas forcément compte que le fossé se creusant entre toi et les autres avait été construit par toi et toi seule. « Idem, la routine, heureusement qu'on a encore ce genre de missions pour se changer les idées » Silence. Etait-il possible de s'éloigner autant de gens ? D'avoir des amis relégués au statut d'inconnu au fil du temps ? C'était ce que Jules te laissais penser. Bien sûr, vous n'aviez jamais été du genre à vous racontez vos moindres secrets mais.. Vous parliez, vous partagiez des choses. Ce qui n'était plus le cas maintenant. Conversation banale de même niveau que la pluie et le beau temps. C'était bizarre, quelque part ça te blessais mais tu ne laissais rien paraître. Peut être que ni toi ni lui n'étiez prêt à enfin briser les barrières qui vous empêchez d'agir comme des gens proches. De toute manière vous ne l'étiez pas. Vous ne l'étiez plus. « Faudrait s'faire des trucs plus souvent. J'veux dire.. Se voir. Pas saccager les chambres. »

ARIA + JULES

THIS IS WAR Tout comme moi, elle avait perçut le malaise. En même temps, franchement, comment en aurait-il put être autrement ? Il était visible, d'une grande insensée, nauséabond et il nous entourait l'un comme l'autre. Une bulle opprimante, ou l'air se faisait plus lourd. Nous n'avions jamais été hyper proches, mais nous n'avions jamais été ces deux personnes ne sachant pas franchement comment se comporter l'une avec l'autre. Aria n'était plus une amie, non. Rien qui s'y apparentait vraiment. Ginny était mon amie, mais pas Aria. Aria était une connaissance, une fille à qui je pouvais faire la bise et adresser un petit sourire ou un clin d'oeil en la croisant, mais une fille qui percevrait automatiquement que c'était plus par habitude, par politesse, qu'autre chose. Nous nous étions éloignés, d'une façon assez frustrante et on le savait tout aussi bien l'un que l'autre. « Faudrait s'faire des trucs plus souvent. J'veux dire.. Se voir. Pas saccager les chambres. » Nous y étions. Je me mordis la lèvre, ne sachant que trop peu quoi lui répondre. Oui, clairement oui, j'avais envie d'acquiescer mais j'avais peur que ça sonne faux. Pas que je n'apprécierais pas de passer du temps avec elle, mais je me demandais si ce n'était pas trop tard, si nous n'avions pas juste loupés le coche, oublié de saisir l'opportunité de prendre la dernière sortie. Ce qui était fait était fait, personne ne pouvait revenir là-dessus désormais et ce qui était fait c'était qu'Aria aurait tout aussi bien put être une étrangère. Enfin, je n'allais sûrement pas le dire comme ça. « J'imagine, ouais, mais pour ça il faudrait qu'on puisse tenir des conversations plus palpitantes » plaisantais-je. C'était une petite pique, tout autant adressée à elle qu'à moi, il ne fallait pas qu'elle se figure le contraire. Histoire de ne pas accroitre le malaise (il était sans doute déjà trop tard pour ça), je me racla la gorge en continuant de marcher et reprit la parole. « Tu es toujours proche de nos copains de lycée ? » Demandais-je.

THIS IS WAR Tu savais même pas pourquoi tu proposais ça au final. Peut être que ça ne servait à rien. Peut être que s'organiser des rendez vous n'allait pas arranger le fait que quelque chose semblait s'être évaporé dans votre amitié. C'était à cause de toi et à cause de lui aussi. Le lycée vous avez permit de bâtir une relation et le temps vous l'avez enlevés. Après tout, peut être que les gens avaient raison. Que rien n'était éternel. Peut être que vous étiez condamnés à vous saluez d'un bref signe de main à chacune de vos croisade dans pour autant reprendre le statut d'ami que vous aviez pu partager autrefois. C'était triste à dire. T'avais l'impression de perdre une partie de ton identité comme ça. Comme si tout votre groupe avait finit par voler en éclat. D'abord Sakina, qui avait prit énormément de recul vis à vis de vous. Puis Georgia avec qui t'es rapport était beaucoup plus tendu depuis qu'elle se rapprochait de ta jumelle et pour finir Jules qui te donnait plus l'impression d'être un inconnu. Au final, il ne restait que toi et Noah. Les deux inséparables. Est ce que tu pouvais tout rebâtir ? Il fut un temps où t'en aurais certainement eu la force mais.. Plus maintenant. « J'imagine, ouais, mais pour ça il faudrait qu'on puisse tenir des conversations plus palpitantes » Un sourire ayant plus l'image d'une grimace apparut sur ton visage alors que t'accusais le coup. Tu l'avais méritée puisque tu ne disais plus rien t'en tenans à l'obligation de la politesse. Mais c'était la même de son côté alors peut être que ce n'était qu'un juste partage entre vous deux. « Tu es toujours proche de nos copains de lycée ? » Tu continuais à marcher laissant des tonnes de pensées plus ou moins positives envahir ton cerveau. « Noah oui. Le reste est surfait, rien n'est plus comme avant. Et toi ? » T'étais presque sûre que c'était plus où moins la même réponse pour lui. « Ca me manque. Eux.. Toi.. »

ARIA + JULES

THIS IS WAR Je ne faisais pas franchement dans la dentelle, laissant clairement entendre tout ce que je pensais, le bien comme le mal et plus le mal que le bien en ce moment. En même temps, il fallait être honnête. C'était plus crispant qu'autre chose à mes idées d'avoir une conversation tout a fait anodine qui nous ferait froncer les sourcils à tous les deux dès lors que nous nous séparerons, dans quelques minutes. Je lui demande si elle est restée proche des autres. Je serais bien incapable de le dire, même si je n'en suis pas fier. Peut-être qu'elle ne s'est pas sentie aussi brusquement éloignée d'eux tous que j'avais put moi-même le ressentir. Ca avait démarrer avec Sakina et finalement, ça c'était amplifié. Je parlais encore à tout le monde, mais je ne leur racontais pas ma vie, je gardais simplement une froideur courtoise, que j'essayais de déguiser avec quelques sourires, des regards et des clins d'oeil faussement chaleureux, complices. Sauf que voilà, faire semblant ça allait un temps. « Noah oui. Le reste est surfait, rien n'est plus comme avant. Et toi ? » Je ne pouvais pas être plus d'accord avec elle. Surfait, c'était définitivement le mot. Je me mordis la lèvre. Comment dire que j'étais resté proche de personne ? J'avais partagé mon lit avec Georgia, il y a peu, mais c'était définitivement pas le genre de truc que je racontais à Aria : même dans nos plus belles périodes d'amitié, nous n'avions jamais été proches à ce point. « De personne. Les chemins se sont séparés, il y a eut certains évènements et enfin.. Je sais pas quoi dire, ça c'est fait sans même que j'y réfléchisse trop, je crois » non, je n'avais rien prémédité. Je n'avais pas décidé un beau jour que j'en avais marre, non. Il y avait eut l'histoire avec Sakina, le malaise et je crois que ça avait démarré ainsi. L'université avait été un chamboulement supplémentaire, je m'étais découvert de nouvelles responsabilités, notamment au sein de ma confrérie et désormais, j'avais un emploi du temps de fou et juste ce genre de moments pour essayer de renouer avec mes amis du lycée. « Ca me manque. Eux.. Toi.. » Un petit sourire se dessina sur mes lèvres. Naturellement, cela me touchait et même si j'avais d'autres amis, c'est vrai qu'ils me manquaient à moi aussi. Enfin, je ne les avais pas totalement perdus non plus et j'avais besoin de le soulever. « Je sais que je dégage l'image du mec qui se fiche de tout, de l'égoïste en quelque sorte, mais il faut que vous sachiez, toi comme les autres, que je reste moi et vous pouvez compter sur moi. On s'est éloignés, c'est un fait, mais je reste un allié et je vous considère comme ça aussi » elle était à la Valmont, alors elle devait en entendre de belles sur moi, sur ma façon de diriger ma confrérie. Elle devait en avoir entendu des critiques, mais je gardais espoir qu'elle ne pense pas tout ça, qu'elle n'avale pas tout. Je gardais l'espoir qu'elle ait tout de même une image plutôt positive de moi.

THIS IS WAR Confidence pour confidence. Tu ne savais même pas pourquoi tu lui disais ça. Balancer ton ressenti de la situation n'allait certainement pas arranger les choses. Ce n'était pas comme si tes paroles pouvaient faire office de miracle. Bien au contraire même. Puis t'étais pas douée dans ce genre de truc. Les sentiments, les déclarations, c'était typiquement pas toi. Ce n'était d'ailleurs pas pour rien que tu étais qualifiée comme la fille hautaine et froide. Tu l'étais réellement la plupart du temps et il fallait apprendre à te connaître un minimum pour voir ces deux grands traits s'effacer. Tu faisais pas dans la dentelle, t'étais pas non plus le genre de personne à dire aux autres que tu les aimais. Hormis avec Liberty et encore dans ce cas, les moments restaient rares. Alors t'entendre dire un truc comme ça, c'était pire qu'étrange. T'avais presque l'impression que les mots t'avaiens brûlés la gorge. D'autant plus qu'ils étaient totalement inutile. T'aimais pas ressentir le manque des choses. T'aimais pas sentir que certaines personnes à qui tu avais tenu pouvait s'échapper comme ça. Mais qu'est ce que tu pouvais y faire au final ? Rien. La réponse était rien et c'était certainement le plus agaçant dans cette histoire. Se sentir totalement impuissant. Voir le tout s'écrouler et rester face à ça sans avoir la moindre solution. « De personne. Les chemins se sont séparés, il y a eut certains évènements et enfin.. Je sais pas quoi dire, ça c'est fait sans même que j'y réfléchisse trop, je crois » C'était ça le problème. Personne n'avait cherchés à réfléchir, à retenir le tout. On était tous restés impassible face à ça et maintenant, on en venait à regretter le passé ou tout n'était que rire et plaisir bonus. Un sourire venait éclairer le visage de Jules mais tu ne relevais pas. T'avais juste l'impression qu'il y avait une éternité que tu ne l'avais plus vu sourire. Peut être parce que tu n'y portais plus vraiment attention ? « Je sais que je dégage l'image du mec qui se fiche de tout, de l'égoïste en quelque sorte, mais il faut que vous sachiez, toi comme les autres, que je reste moi et vous pouvez compter sur moi. On s'est éloignés, c'est un fait, mais je reste un allié et je vous considère comme ça aussi » Tu souriais à ton tour. Sur ce point là, vous dégagiez la même chose alors non, tu ne pouvais pas le juger sur l'image qu'il renvoyez. « Ouais. Pour toujours et à jamais. » Cette promesse d'adolescent te semblait si loin désormais. « Je sais que t'es tout sauf égoïste Jules, on a beau ne plus se parler, je sais qui tu es. Peu importe l'image, les apparences ou bien même les rumeurs. »

ARIA + JULES

THIS IS WAR « Ouais. Pour toujours et à jamais. » Un petit sourire vint corner mes lèvres. Pour tout dire, ma notion de "toujours" et de "jamais" avait été sérieusement ébranlée par les années. J'avais cessé de croire en le mot touours lorsque j'avais assimilé l'idée que Ambre n'était pas en bonne santé et que j'étais susceptible de la perdre un jour. Ma soeur était la dernière personne que je voulais voir disparaître, j'avais toutes les peines du monde à imaginer un monde ou elle n'existerait plus et je ne voulais pas y penser et j'avais été furieux envers mes parents et je l'étais toujours car la perspective d'être tout seul, ça me faisait mal. Ce n'est pas humain de naître en même temps quelqu'un, de se voir offrir une alliée pour la vie et de vous annoncer ensuite que vous perdrez votre partenaire en cours de voyage. Ce n'est pas juste. Alors toujours ne serait pas pour toujours et le problème était également là pour le jamais, mais je ne souriais pas avec amertume. Je souriais car, avant de partir dans la signification de ces mots, les paroles que venaient de prononcer Aria me semblaient jaillir du passé. Fut un temps ou il avait du mal à passer un jour sans que cela sorte de la bouche de quelqu'un et j'avais ce sourire dessiné sur le visage car cette époque sonnait douce, innocente, même si je savais déjà pour Ambre à l'époque. Je voulais avoir dix-sept ans à nouveau. « Voilà » acquiesçais-je, ce sourire toujours accroché à mes lèvres. « Je sais que t'es tout sauf égoïste Jules, on a beau ne plus se parler, je sais qui tu es. Peu importe l'image, les apparences ou bien même les rumeurs. » Ca, c'était gentil et ça me faisait vraiment plaisir, car j'ignorais complètement le regard que la bande portait désormais sur moi. Tout revenait à ça pour moi, en fait. Je m'étais éloigné de Sakina car je n'aimais pas l'image qu'elle me renvoyait de moi et ça c'était propagé avec tous les autres comme une mauvaise grippe. C'était vraiment triste en fait, lorsqu'on y pensait et c'était en train de me donner le cafard, même si les paroles prononcées par Aria avaient quelque chose de réconfortant, d'apaisant. « Merci » dis-je simplement, à défaut de savoir quoi dire d'autre. Un remerciement, c'est ce que j'avais de plus spontané à lui servir en cet instant et nous avions désespérément besoin de faire preuve de plus de spontanéité tous les deux. Nous marchions vers le bar et je cru bon de vouloir détendre un peu l'atmosphère. Après tout, c'était sensé être une bonne soirée, non ? « On doit arrêter de parler du passé, c'est pas comme si on pouvait remonter dans le temps et changer les choses. Ca a été une bonne soirée, on a remit Sasha à sa place et on va aller se prendre un verre histoire de célébrer ça, ok ? » Dis-je sur un ton plus détendu qui se voulait encourageant. Au passage, je lui décocha un petit coup de coude dans l'espoir que cela la décrispe un peu et moi de même.