Stay far

Alors que je sortais de cours, je pris le temps de passer par les jardins de l’université toujours très agréables grâce à la personne qui les entretenait à merveille coupant toujours tout à la perfection. Ces jardins ne valent pas ceux de France et notamment de Versailles, mais je dois dire que pour des jardins d’université je suis surprise, en France nous sommes loin de voir des universités aussi bien arborées et entretenues à moins que cela n’ait changé depuis mon départ du pays. Et oui avec la tempête, mes parents ont pris la folle idée de venir ici et comme tout le monde s’est très vite intégré, il a fallu trouver une maison et rester. J’ai adoré changer de vie en quelque sorte car cela m’a permis de laisser tous mes soucis à la porte de l’aéroport, de laisser mon passé derrière moi-même si finalement je l’ai repris en pleine figure ici mais ça m’est égal. J’ai appris à mettre tout cela de côté et à aller de l’avant, ce n’est pas toujours facile mais on fait avec. Bref, respirer la bonne odeur des jardins de l’université est mon petit rituel quotidien en sortant des cours, j’aime passer par là même si cela fait surement un petit détour pour rentrer au dortoir des Valmont. Enfin ça c’est en temps normal, mais aujourd’hui, après une longue journée de cours je me serais bien abstenue de voir ce qui se déroulait dans un coin du parc, vers un buisson près de la fontaine. Je ne sais pas ce que Jules racontait à la présidente des O’Connor, qui était une Mansfield mais ils avaient l’air de bien rire ensemble au lieu d’adopter des comportements plu digne de leur rang à chacun. Ils étaient tout de même président de deux confréries ennemies… Si elle était restée chez les Mansfield peut être que la situation aurait été différente mais là, elle avait choisi selon moi la pire des confréries et en plus elle était arrivée à en prendre la tête elle devait donc en tenir une bonne couche selon moi. Mais Jules avait l’air de l’apprécier puisque c’était assez régulièrement que je les voyais échanger en douce. Je ne savais pas si j’étais la seule à voir le petit jeu de mon frère, la seule à être agacée surtout actuellement alors que le parc n’était pas vide mais j’étais bien décidée à aller les embêter quelque peu. D’un pas sûr je m’approchai donc d’eux et me plantai presque entre eux, devant Jules, comme si Sasha n’existait pas. « Je te cherchais Ju ! On rentre ensemble ? Je ne crois pas que tu aies mieux à faire si ? » Je fis un petit sourire à mon frère et jetai un petit coup d’œil par-dessus mon épaule pour voir Sasha. Elle était une langue de vipère mais je devais bien dire qu’en France nous étions fort là dedans, j’avais donc été à bonne école sauf que j’étais assez douée pour ne sortir ce côté de moi que dans les moments propices.

AMBRE + SASHA + JULES

STAY FAR Sans trop savoir pourquoi, je m'étais mis à parler à Sasha Mansfield en publique, Sasha alias mon ennemie numéro un, sur plus ou moins tous les fronts. L'un comme l'autre, nous laissions nos préjugés obscurcir notre jugement et je ne doutais pas qu'aucun de nous n'étions ni totalement dans le faux, ni totalement de vrai. Tout le monde à ses défauts et ses qualités, le tout est d'avoir le loisir de découvrir chaque parcelle de la personnalité de la personne et surtout d'en avoir envie. Je crois que je n'avais vraiment pas envie de la connaître et dans le fond, c'était sans doute largement réciproque. Comme si nos noms de famille et nos préjugés ne suffisaient pas, nous nous retrouvions à la tête de confréries aux valeurs diamétralement opposées. Tout laissait entendre que nous ne pouvions pas nous entendre et pourtant, on se parlait, la plupart du temps pour s'envoyer des lames acérées, mais se parler quand même. Quand on ne supporte pas quelqu'un, on l'ignore, purement et simplement, à moins d'être stupide. J'étais beaucoup de chose, mais je n'étais pas stupide, quand bien même je n'étais pas sûr que Sasha partage cet avis. Bref, nous n'avions pas une conversation intéressante. Le niveau était bas, comme celui de tous nos échanges et je me faisais une énième fois la réflexion du pourquoi je m'entêtais à lui parler, pourquoi je ne pouvais pas juste passer mon chemin. C'était perturbant et ça l'était d'autant plus lorsque je divaguais un peu plus profondément  en constatant la réciprocité de ce ressentit. Après tout, Sasha ne semblait pas exaspérer par ma présence, enfin si, mais pas au point de me laisser tout bonnement en plan comme, logiquement, elle devrait le faire. Je me coupais dans ma phrase, une phrase bateau que je répliquais presque mécaniquement, lorsqu'une personne vint brusquement se planter devant moi, me coupant la vue de Sasha Mansfield. En un éclair, je reconnaissais ma jumelle, Ambre, qui semblait satisfaite de sa petite apparition et qui s'appliqua à snober Sasha, ne s'adressant qu'à moi avec un sourire victorieux. Momentanément désarçonné par l'arrivée surprise de ma soeur, je resta brièvement la bouche ouverte, sans qu'aucun mot ne sorte, avant de me reprendre en main rapidement. Ambre attaqua Sasha sur le champ, ce qui n'avait rien d'étonnant, ça coulait même de sens ici. Nous étions sensés la détester, il ne fallait pas chercher plus loin et puis, elle nous le rendait bien. Ma soeur ne tarderait sans doute pas, dès qu'elle le pourrait, à me prendre à part histoire de mettre le doigt sur ce que je pouvais bien avoir à raconter à cette fille, à moins qu'elle ne se soit déjà immiscée dans ma tête pour deviner ce qui était en train de s'y passer. Le pouvoir des jumeaux; tout ça. Elle était capable lire en moi et il fallait au moins que j'essaie de lui rendre la tâche un brin difficile, je repris donc rapidement le contrôle de ma personne, reprenant un air plus naturel pour m'adresser à ma petite soeur. « Non, tu sais bien que je te fais toujours passer avant tout le reste » commentais-je avec un petit clin d'oeil à l'égard de ma soeur. « C'est drôle que tu ai choisis de me chercher par ici par contre, contempler la verdure, ça a toujours été davantage ton truc que le mien, à croire que tu m'espionnes » repris-je avec un petit air faussement réprobateur, même s'il y avait une part de vérité. Ma soeur pouvait rentrer toute seule à la Valmont, elle connaissait le chemin et j'étais à peu près sûr qu'elle l'aurait fait, si elle m'avait croisé en train de discuter avec une autre personne. Je n'adressais pas la parole à Sasha, me concentrant sur ma soeur. Je n'avais aucune envie qu'elle aille se faire des films.

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Cette Sasha je ne la portais pas dans mon coeur et pourtant mon frère avait l’air de l’apprécier, tellement qu’il était limite en train de me vanner devant elle. Je n’appréciais pas cela du tout et c’est pourquoi je lui lançai un regard noir. Il était peut être la prunelle de mes yeux mais je n’étais pas une femme sans caractère à faire une révérence dès qu’on lui rentre un peu dedans. Même s’il avait fait mine d’ignorer Sasha pour me répondre, je savais que c’était aussi parce qu’elle était là qu’il se comportait ainsi. « Je te laisse bien ton côté nature Ju mais regarde autre chose que les filles qu’il ne faut pas et tu remarqueras que je rentre toujours chez les Valmont en passant par là ! » Et toc je faisais d’une pierre deux coups. Je lançai une pique à Sasha toujours dans mon dos mais aussi à Jules sur ses fréquentations. Je ne me gênai pas de le faire car lui ne se gênait pas non plus, il avait très bien su chopper Sabian lorsque nous nous étions un peu trop rapprochés lui et moi alors qu’ils sont amis. Alors que j’allais demander à Jules ce qu’il attendait pour qu’on y aille c’est là que Sasha se manifesta. Avant de me mettre sur le côté pour les voir tous les deux, j’eus un léger rictus comme si mon visage trahissait la joie de voir que je n’avais pas tort et qu’elle ne tiendrait pas très longtemps en m’ignorant elle aussi alors que je ne parle pas très bien d’elle. J’avais gagné. « Ah Sasha ! Tu es là ! Je ne t’avais pas vue ! Je vais bien et toi ? »  L’ironie avait gagné ma voix et même si cela ne s’était pas ressenti dedans la jeune femme n’était pas assez bête, du moins je l’espérais, pour croire que je pouvais m’adresser à elle de la sorte sans me moquer, sans rire, sans jouer… Mais ma voix devint un peu plus dure lorsqu’elle s’attaqua à mes parents. Ils n’étaient pas parfaits mais ils étaient tout de même loin d’être nuls. « Pardon je n’avais pas remarqué que l’éducation donnée par les Valmont te dérangeait, tu m’avais l’air d’être plutôt bien avec Jules jusqu’à maintenant ! »  C’était un peu l’hôpital qui se foutait de la charité niveau éducation et je ne pus m’empêcher de lui dire. « Et puis tu m’excuseras mais quand on voit la famille de laquelle tu descends et là où tu te retrouves, on se demande qui a eu l’éducation la plus ratée. » Et toc un deuxième point dans mon camp mais je n’en avais pas fini. « T’as perdu ta langue Jules ? »  J’adressai un sourire à mon frère qui là était vraiment sincère, je le taquinais il le savait, il savait que je ne serais jamais méchante avec lui, jamais vraiment même si cela me démangeait de lui passer un savon de côtoyer cette fille.

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STAY FAR Je me trouvais dans une position critique, comme entre le marteau et l'enclume. Sasha aspirait sans doute à me mettre mal à l'aise, quant à ma soeur, elle ne pouvait pas avoir de mauvaises intentions. Nous étions des alliés, pas des ennemis, jamais. Enfin c'était ce que j'aimais penser, mais ma soeur, visiblement vexée par ma réponse, pris sur le champ la mouche, me laissant sur le derrière. « Je te laisse bien ton côté nature Ju mais regarde autre chose que les filles qu’il ne faut pas et tu remarqueras que je rentre toujours chez les Valmont en passant par là ! » Je ne répondais pas, ne voulant pas donner la joie à Sasha d'assister à l'une de nos petites disputes, mais d'un regard je demandais à ma soeur de cesser de m'attaquer, pas maintenant. Elle avait le droit de trouver Sasha pas le moins du monde recommandable (j'étais même d'accord avec elle, sincèrement), mais elle n'avait pas à sous-entendre que je puisse voir les choses autrement, surtout pas devant la principale intéressée. Je lui aurais bien rétorquer de se mêler de ses affaires, ce qui, de ma part, aurait été une réplique assez comique (je n'avais jamais éprouvé la moindre culpabilité à mettre mon nez dans la vie privée d'Ambre, estimant que c'était limite mon devoir, en tant que grand frère, de deux minutes soit, mais de deux minutes malgré tout). Enfin, je gardais la bouche fermée, ne voulant pas rentrer dans ce genre de discussions que j'allais peut-être avoir avec elle dans quelques minutes, à l'abris des oreilles de notre ennemie. Je m'apprêtais à partir avec ma soeur, décidant qu'il était grand temps de bouger, là, quand il fallut que Sasha ouvre la bouche. « Bonjour Ambre, comment vas-tu? Je vais bien merci. Et sinon, la politesse tu connais? Tes parents ne t'ont jamais appris à ne pas s'incruster en pleine conversation? Quelle mal élevée... » J'aurais put la gifler, même si, ce coup-ci, c'était Ambre qui avait déclenché les hostilités. J'aurais put la gifler car je savais que maintenant, nous étions partis pour une dispute et je n'étais pas d'humeur pour ça. Je me sentais mal à l'aise et le commentaire de ma soeur me tournait en boucle dans la tête. Elle soupçonnait quelque chose, en même temps comment aurait-il put en être autrement ? Elle me connaissait par coeur, c'était stupide d'imaginer possible le fait de réussir à lui cacher quelque chose, même si je ne voulais même pas admettre l'éventuel quelque chose en question. Bref. Je vis avec désolation ma soeur jumelle entrer dans le jeu qui venait de débuter. « Ah Sasha ! Tu es là ! Je ne t’avais pas vue ! Je vais bien et toi ? » Ce genre de discussions me faisait l'effet d'être retourné en troisième. J'étais tout aussi immature, lorsque je le voulais, cependant et je resta simplement campé à ma place, attendant la réplique qui suivrait. Sans doute rien de bien original, nous n'avions pas franchement à nous creuser la tête pour nous insulter. C'était naturel, limite. A quel moment étions nous devenus aussi terriblement prévisibles ? « Pardon je n’avais pas remarqué que l’éducation donnée par les Valmont te dérangeait, tu m’avais l’air d’être plutôt bien avec Jules jusqu’à maintenant ! » J'étais totalement avec ma soeur, pour ce qui était de défendre nos parents, notre famille. Sasha ne connaissait strictement rien de nous, qu'elle n'aille pas s'imaginer le contraire. Néanmoins, je roula des yeux, saoulé par le commentaire de ma soeur, qui incluait ma présence, avec Sasha, que je n'étais pas sensé fréquenter. Fréquenter n'était même pas le mot qui collait, je lui avais parlé, est-ce que c'était si dramatique ? Je n'avais pas envie de me défendre à ce sujet et bon sang, je n'estimais pas avoir à le faire. Il n'y avait rien à dire. « Et puis tu m’excuseras mais quand on voit la famille de laquelle tu descends et là où tu te retrouves, on se demande qui a eu l’éducation la plus ratée. » Je me mordis la lèvre, sans contredire ma soeur pour autant. Elle venait de formuler ce que j'avais pensé tout bas. Ca, c'était dit. « T’as perdu ta langue Jules ? » Me lança ma soeur, avec un sourire qui n'avait rien de faux, c'était un vrai sourire, néanmoins la formulation m'irrita. J'étais toujours résolu à éviter de me disputer avec ma soeur devant Sasha, mais Ambre et ses insinuations me tapaient sur le système. « J'avais du mal à ouvrir la bouche entre les critiques familiales, super originales d'ailleurs, je m'y attendais pas » dis-je en coulant un regard blasé à Sasha. « Laisse nos parents en dehors de tes répliques à deux balles » lui lançais-je d'une voix plus affligée que colérique. Je me retournais ensuite vers ma soeur, en prenant sur moi pour avoir l'air gentil. J'employa un ton agréable, histoire qu'elle ne remonte pas sur ses grands chevaux. « Entre ça et tes insinuations. Tu es bien placée pour savoir ce que je pense d'elle, non ? » J'avais déjà critiqué Sasha des dizaines de fois en présence d'Ambre.

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Cette discussion était inutile et sans issue, jamais je ne laisserais mon frère avec cette fille et pour me faire chier jamais cette fille ne laisserait mon frère tranquille juste histoire de me faire chier. C’était la vie c’était ainsi, c’était aussi ce qu’avait créé nos parents avec cette université en donnant nos noms à des maisons adverses. Alors que j’allais prendre Jules par le bras et finir par partir, laissant la jeune Mansfield qui avait migré chez les O’Connor en plan, elle employa un ton ironique pour répondre à Jules ce qui ne me plut pas du tout. Plus vite que mon cerveau ne parvint à réagir ma main s’envola jusqu’à sa joue. Je n’avais pas voulu faire cela mais sérieusement cette fille mettait mes nerfs à rudes épreuves ce n’était pas possible. Enervée, je regardai Jules et lui balançai : « Je sais ce que tu penses de cette conne, ce que je ne sais pas c’est pourquoi tu traines toujours avec elle ! Sérieusement et après tu viens me faire chier avec Sabian ! » Si il n’y avait rien entre Jules et Sasha j’avais du mal à comprendre pourquoi ils ne pouvaient pas prendre le large chacun de leur côté alors que du côté de Sabian et moi, nous nous plaisions il y avait juste Jules pour nous gâcher le plaisir car il ne voulait pas que nous soyons ensemble. « Y’a des fois je me demande sérieusement ce qu’il te passe dans la tête. » Je me retournai alors vers Sasha, la moutarde m’était montée au nez d’un coup, j’avais explosé d’un coup parce que j’en avais tout simplement mare c’était ainsi. « Toi la Sainte ni touche là tu prends le large tu dégages tu fais ce que tu veux mais t’as un culot pas possible quand même de critiquer autant ma famille et de passer autant de temps avec mon frère ! » Ils n’étaient pas non plus tout le temps ensemble mais ils l’étaient bien assez, beaucoup trop à mon goût.

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STAY FAR « C'est vrai que mes parents m'ont élevée pour avoir mon propre caractère et ne pas suivre les suivre comme des toutous. C'est vrai, c'est totalement honteux. » Je fronça les sourcils, ennuyé (enfin, nettement plus que je l'étais déjà). « Et c'est sensé vouloir dire quoi, vis à vis de nous ? Arrête de te convaincre que tu nous connais, ça frise le ridicule » lâchais-je. Elle me gonflait terriblement. Elles me gonflaient toutes les deux. Pourquoi est-ce que je me donnais seulement la peine de faire de brèves interventions ? Elles étaient trop stupidement butées pour faire un pas l'une vers l'autre (et je n'étais pas tellement mieux, quand bien même pour le coup je ne mourrais pas d'envie de foncer dans la mêlée). Je m'autorisais plus tard une nouvelle intervention pour soulever une nouvelle fois qu'elle ne connaissait rien de moi, d'Ambre, de nos parents ou de notre famille au sens large et voilà qu'elle prenait sa tête d'idiote (bon, ok, je trouvais qu'elle avait l'air d'une idiote tout au long de cette conversation, à renvoyer ainsi la balle à ma soeur, tout en sachant pertinemment qu'Ambre allait rentrer dans son jeu à tous les coups). « Mais bien sûr, tout pour tes beaux yeux. » Je leva les yeux au ciel. L'envie de la claquer se fit à nouveau imminente, mais je ne me laissais pas aller à ça. Non. Me détournant de Sasha avec plaisir, je prenais ensuite le soin de m'adresser à ma soeur, en essayant d'éviter une confrontation avec elle. Evidemment, Sasha, alors que je ne lui parlais absolument pas, eut ce besoin affligeant de reprendre la parole avant de laisser à Ambre le temps de me répondre. « Et le "elle" est juste à côté. Mais je suis contente de voir que tu penses quand même à moi quand je ne suis pas là. » Le tout accompagné d'un clin d'oeil, histoire de bien mettre Ambre hors de ses gonds. J'ignora totalement le geste de Sasha, avec le maigre espoir que ça suffirait à éviter un drame, mais ce ne fut pas le cas. Ambre n'était pas du genre à laisser passer ces choses-là et je la sentis bouillir côté de moi. Je voulu lui attraper la main pour lui demander de garder son calme, mais je ne fus pas assez rapide et la jolie main de ma soeur jumelle alla plutôt s'écraser sur la joue de mon Sasha, sous mon regard surpris, puis saoulé. Bon sang. Estimant sans doute avoir remis Sasha à sa place, Ambre se tourna vers moi, la voix vibrante de colère. « Je sais ce que tu penses de cette conne, ce que je ne sais pas c’est pourquoi tu traines toujours avec elle ! Sérieusement et après tu viens me faire chier avec Sabian ! » « Ca n'a rien à voir, Ambre » « Y’a des fois je me demande sérieusement ce qu’il te passe dans la tête. » Je resta là, décontenancé, alors qu'elle se retournait vers Sasha pour s'adresser à nouveau à elle. Est-ce qu'un nouveau coup allait partir ? J'avais la conviction que d'une manière ou d'une autre, Sasha allait répondre. Bref. « Toi la Sainte ni touche là tu prends le large tu dégages tu fais ce que tu veux mais t’as un culot pas possible quand même de critiquer autant ma famille et de passer autant de temps avec mon frère ! » Je me mordis la langue, sentant un petit gout de sang emplir ma bouche et la colère grimper en moi. Ambre avait déjà laissé sortir la sienne en filant une baffe à Sasha et j'avais besoin de déverser quelques larmes de la mienne également. J'attrapa l'un des poignets de ma soeur avec une fermeté tout de même avenante (je ne voulais pas lui faire mal, juste attirer son attention). Ma voix en revanche, se fit carrément coupante, faisant voler en éclat mon envie de garder mon calme pour ce qui était d'une éventuelle dispute avec Ambre, devant Sasha. « AMBRE! » Grondais-je d'une voix forte, exigeant de ce fait qu'elle me fasse face, au lieu de proférer des menaces à Sasha. « Est-ce que tu m'as vu l'embrasser, est-ce que tu m'as vu être trop proche d'elle ? Non. On était en train de s'embrouiller, comme on le fait toujours, comme on est en train de le faire là, maintenant. Il n'y a rien entre nous et c'est pas car tu m'as vu discuter avec elle que tu dois en conclure que ça se produit souvent » je parlais moins fort, néanmoins ma voix était claquante, autoritaire et je ne cillais pas. Elle allait m'en vouloir un peu, mais tant pis.