Une soirée banale, devant la télévision pendant que les colocataires s'amusent à se faire chier et hurlent dans toute la baraque. Je suis là, posé devant cette télé où il n'y a franchement rien à regarder. Un bédot à la main, un verre dans l'autre, je suis bien. Mon téléphone dans ma poche, qui vibre sans arrêt pour au final me dire que j'ai quatre messages. Des amis, encore des amis et un numéro inconnu. Pourtant vu la longueur du message, je devrais me rappeler de cette personne non ? En tout cas, cette demoiselle n'a pas peur d'avoir l'air ridicule. Même si je sais que le ridicule ne tu pas. Alors pourquoi ne pas rentrer dans son jeu ? Après tout, ce n'est pas tous les jours qu'on reçoit des messages coquins. Même plus que coquin, très chaud. Elle est certainement bourrée ou je ne sais quoi, c'est impossible d'envoyer des messages comme ceci avec sa tête entière. Une photo arrive par la suite, trois jolies demoiselles, trois demoiselles complètement bourrées avec une bouteille à la main. Tout s'explique, elle s'est juste trompé de numéro, du moins, c'est ce que je pensais. Au final, j'ai continué à lui parler, apprenant de plus en plus de dossier sur elle. C'était une parfaite inconnue, mais elle avait l'air plutôt sympathique, donc pourquoi ne pas en profiter ? Pourquoi ne pas faire plus ample connaissance ? C'est ainsi que pendant des heures nous avons parlé de tout et de rien. Ma soirée s'est au final, très vite passée. À rigoler devant mon téléphone, mais la fatigue m'avait emporté et j'étais donc allé me coucher. Alors, que je pensais que cette demoiselle n'allait plus me parler. C'est elle qui m'avait réveillé le lendemain matin en m'envoyant un message. Elle s'excusait, s'excuser de quoi . Cela arrive à tout le monde d'être éméché et de se tromper de numéro. Elle était dans la même université que moi et pourtant je ne l'avais jamais vu. Peut-être qu'un jour j'allais faire sa connaissance. Chaque fois qu'elle me donnait un rendez-vous, j'arrivais trop tard et je la voyais partir avec des amis. Je n'allais tout de même pas m'incruster dans ce tas de gonzesse. Jusqu'au jour où j'allais sortir en soirée avec des amis et qu'un appel venait tout bousculer. Faire sa connaissance, la rencontrer, la retrouver au parc à dix-neuf heures. Après tout, pourquoi pas ? J'avais donc annulé cette soirée, j'avais laissé mes potes en plan pour retrouver cette demoiselle. Je ne connaissais même pas son prénom, mais je m'en foutais. J'y allais comme ça, les mains dans les poches, en marchant jusqu'au parc. Une fois arrivé, il n'y avait encore personne. Je prenais donc le temps de me rouler une clope pour la fumer tranquillement, assis sur le banc.