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La soirée n’en était qu’à la moitié et pourtant je rêvais déjà d’être dans mon lit tranquillement. Mon naturel enjoué et fêtard n’était pas de sorti ce soir et cela ne rendait le travail que plus pénible. Et oui bosser en tant que serveuse dans un bar c’est génial surtout quand on adore son boulot comme moi mais quand on n’y a pas le goût ça relève de la corvée rien que de garder les yeux ouverts ! Ce soir c’était le cas même si je n’avais pas de quoi m’ennuyer. Comme tous les jours et surtout lorsque le week end arrivait le bar était plein à craquer et les commandes défilaient plus rapidement les unes que les autres. Alors que la soirée était donc déjà bien entamée je vis un groupe rentrer dans le bar, j’aurais soupiré rien qu’à l’idée qu’il y ait encore plus de monde si je n’avais pas rapidement distingué Jules et Sabian dedans. Mon frère me fit un grand sourire et je lui répondis pas un sourire des plus indicateurs sur mon état de fatigue, de toute manière cela ne servait à rien de faire semblant il connaissait ma petite mine des jours sans et savait que je l’avais aujourd’hui. Je tournais ensuite rapidement le regard le portant sur Sabian à côté de lui. Je ne parvins pas à accrocher son regard, il était probablement trop occupé à chercher sa prochaine conquête dans la foule, ou alors il était plus discret que moi pour que Jules ne remarque pas ce petit jeu qui se passait entre nous même s’il nous avait bien fortement conseillé de ne pas jouer à cela l’un avec l’autre car il n’aimait pas cela. Son pote qui se tape sa sœur ça relevait presque pour lui de l’irrespect alors qu’il n’y avait rien de mal à cela du moment que nous étions tous les deux consentant. Installés et servis, j’aurais surement aimé être à leur place en temps normal mais là je n’attendais qu’une chose : l’heure de la pause. Elle arriva enfin et je ne tardais pas à filer prendre l’air par l’arrière croisant enfin le regard de Sabian alors que j’avais presque déjà tourné les talons.

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Ma journée était mauvaise, ma soirée était mauvaise et voilà maintenant que Sabian venait ajouter un point négatif. Oui parce qu’il était bien un point négatif de plus ! C’était en effet complètement frustrant de le voir avec mon frère sans pouvoir m’en approcher réellement. Jules ne ferait surement pas de problème si il ne s’était jamais rien passé entre Sabian et moi mais ce n’était malheureusement pas le cas. Il savait qu’il y avait une sorte d’attraction entre nous, comme il pouvait avoir avec Sasha mais entre lui et Sasha c’était plus simple car je n’étais pas l’amie de la rouge, mais entre Sabian et moi il y avait la rivalité entre nos deux maisons mais aussi son amitié avec mon frère. Bref, heureusement, je n’eus pas à admirer leur bon amusement trop longtemps puisque rapidement ce fut l’heure de ma pause. Si il m’arrivait parfois de ne pas la prendre parce que j’étais dans l’ambiance, qu’il y avait du monde et que je n’en ressentais pas le besoin, ce soir elle m’était nécessaire et j’allais même la faire trainer un peu, de toute façon le patron n’était pas là et les autres serveurs savaient gérer même avec une personne de moins, au pire, les clients attendraient. Je pris donc la direction de la sortie par derrière. J’inspirais une grande bouffée d’air frais. J’avais envie d’une cigarette là de suite. C’était nul et j’évitais de le faire devant Jules car il me détesterait de faire cela alors que ce n’était que faire empirer mon état surtout avec la maladie que j’avais mais je m’en fichais, j’avais envie de tirer sur une cigarette pour me défouler un peu. Je n’eus pas le temps de m’apitoyer sur le fait que je n’en avais pas que la porte s’ouvrit et que Sabian apparu. Le jeune homme ne se fit pas prier pour se rapprocher et m’attira rapidement contre lui par la taille. Cette relation que nous avions été réellement étrange. C’était presque comme si nous nous comportions comme s’il était normal de nous embrasser dès que nous pouvions le faire alors que nous n’avions rien d’un couple. Cette notion de couple n’avait d’ailleurs jamais été abordée entre nous car Jules avait mis les barrières trop tôt mais aussi car il était beaucoup trop coureur et qu’il aimait trop sa liberté tout comme moi. Même sans Jules dans l’équation, il n’était pas dit que nous coulerions des jours heureux actuellement. Je ne repoussai donc pas le contact agréable du jeune homme posant d’abord mes mains à plat sur son torse puis remontant vers son cou pour les passer derrière. Alors que nos visages se rapprochaient, je m’arrêtai un petit sourire aux lèvres pour lui dire : « J’accepte de devenir votre femme Monsieur Hawkins. » Je restai là près de lui, l’envie brulante de l’embrasser mais sans le faire. Je ne voulais pas faire le premier pas ne sachant pas réellement si finalement il jouait un petit jeu ou souhaitait réellement passer un moment agréable. Je rajoutai cependant de suite après avoir terminé ma phrase : « Attention j’accepte à une condition : que tu me files une clope et que tu n’en parles absolument pas à Jules ! » Je n’étais pas sûre que Sabian soit au courant pour la maladie même s’il avait bien dû déjà apercevoir la cicatrice que m’avait laissée ma transplantation de poumon, je ne savais pas si mon jumeau lui en avait parlé. Là de suite je regrettai presque de lui avoir demandé cela de peur qu’il s’éloigne pour me donner ce que je lui avais demandé avant de finir ce qu’il avait commencé de faire, parce que oui c’était un digne mec et il était bien capable de me laisser sur ma faim, là, en plan.

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Le contact de Sabian me redonnait peu à peu le sourire dans cette journée sans. Il pouvait être tellement l'exacte représentation du petit ami parfait parfois et être une telle tête de con d'autres fois que c'était un peu troublant. Mais je n'avais que très rarement eu à faire avec l'autre Sabian. Je préférais largement celui là, le doux, un petit peu romantique, très tactile mais surtout pas effrayé pour un sou par la présence de Jules non loin. Il ne nous voyait pas mais il devait bien se douter que si je n'étais plus en train de servir et que Sabian avait disparu, ce n'était pas pour rien, à moins qu'une charmante demoiselle soit déjà en train de le distraire ce que je lui souhaitais grandement. Malgré le sourire qui revenait, j'avais toujours envie de cette foutue cigarette que je n'avais pas. Le jeune homme en avait surement et j'eus la confirmation que oui mais elle n'était pas totalement comme je le voulais. En effet, si Jules flirtait avec l'illicité des drogues et tout le reste assez régulièrement, je n'étais pas de ce genre là moi. D'une je n'avais pas le droit de fumer et je ne le faisais pas sauf cas exceptionnellement exceptionnel, de deux si je le faisais et que je fumais en plus de la drogue, Jules n'aurait pas de mal à le remarquer et il déclencherait la troisième guerre mondiale en l'apprenant. Je ne souhaitais cela ni pour moi, ni pour Sabian qui là allait être le fautif dans l'histoire si Jules se doutait de quelque chose. Et puis j'étais tout de même au travail, j'avais une certaine rigueur à tenir et je n'étais pas sûre de pouvoir le faire après avoir touché à ce que le jeune homme me proposait alors que je n'en avais pas l'habitude. Cela allait me retourner la tête beaucoup trop rapidement. Alors qu'il avait mis le joint dans son caleçon et qu'il avait l'air satisfait de sa bêtise un petit sourire se dessina sur mon visage alors que je me dégageai légèrement de son étreinte. « J'avais oublié que l'on ne jouait pas dans la même cours et que t'aimais ces trucs là... Je peux pas y toucher, Jules le verrait direct. » Mon sourire s'étira jusqu'aux oreilles et je finis par me rapprocher, passant mes mains dans son dos et sous son tee shirt pour aller tout de même chercher ce qu'il venait d'y mettre. J'étais une Valmont moi pas quelqu'un d'une autre maison, ce petit défi n'était rien pour moi, d'autant plus que ce n'était pas comme si je n'avais jamais vu cette partie là de son anatomie. « D'une je ne suis pas une princesse, de deux c'est ça que tu cherches ? » Délicatement ma main s'enleva de son tee shirt et s'approcha de nos deux visages très proches l'un de l'autre, la cigarette pas tout à fait ordinaire en main. « Je crois que vous me sous-estimiez Monsieur Hawkins en pensant que j'allais la laisser où elle était... Heureusement que vous avez joliement redécorer ma chambre à comparé de celle des autres l'autre nuit où je me serais vexée... » Et oui je n'étais pas folle je savais très bien que le tag qui avait été fait et signé dans ma chambre l'autre nuit venait de lui, je n'avais pas mis longtemps à le comprendre mais j'avais fait comme si de rien était jusque là et comme si je ne savais réellement pas qui cela pouvait être lorsque l'histoire s'était répandue sur le campus et qu'on avait tenté de trouver les fautifs.

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Malgré toute l'hostilité que j'avais à ce qu'il m'appelle princesse, il n'avait pas l'air de vouloir en démordre, au contraire plus je lui disais que je n'aimais pas ce surnom et plus il m'appelait ainsi. Au pire, juste pour lui je pouvais bien l'accepter et le laisser faire, peut être que cela lui passerait tout seul finalement. « Mes limites ? Tu peux y aller il n'y en a pas ! » Je n'avais pas intégré la maison des fous qui aiment franchir les limites pour rien, je n'avais pas de limite ou du moins celles que j'avais n'étaient pas des limites que je me fixais moi. Il pouvait donc tenter de les tester, c'était tout à son honneur mais j'allais réussir avec brio à survoler tout cela, je n'avais pas froid aux yeux. Mon petit sourire en coin s'évapora lorsqu'il avoua avoir entendu parler du chef d'oeuvre qu'il avait fait sur mon mur. Cela m'avait fait rire et c'était beau mais bordel ce qu'Aria avait pu passer ses nerfs sur moi à la suite de cela. « C'était magnifique... La prochaine fois fait le même à ma coloc ça évitera peut être que j'en prenne plein le nez parce que mon côté n'est pas saccagé alors que le sien l'était. » J'avais bien dit peut être parce qu'avec Aria rien n'était moins sûr, il fallait se méfier de tout, la petite était une corriace avec un caractère de fou, surement pire que le mien. Finalement, Sabian je pus sentir le souffle chaud de Sabian dans mon cou et ses lèvres s'y déposèrent rapidement avant qu'il ne file me demandant de finir vite. Lorsqu'il rentra et que ma pause fut terminée, bizarrement ma non envie de travailler, ma fatigue revint et mon sourire disparu. Je repris ma place derrière le bar faisant un petit sourire à Jules qui n'avait pas l'air content du tout mais faisant mine de ne pas voir pourquoi. Les heures passèrent et le bar fini par se désemplir un petit peu. Voyant mon état de fatigue mon collègue m'indiqua que je pouvais rentrer si je voulais, il réussirait à gérer la fermeture seul mais que je lui en devrais une. Je ne me fis pas prier et pris la direction de la sortie après avoir récupéré mes affaires et envoyé un sms à Sabian. Terminé plus tôt, t'as ma cigarette ? Non il pouvait courrir pour que je lui envoie un mot doux lui disant que je l'attendais pour passer du temps avec lui alors je préférais lui demander simplement ma cigarette tout en sortant du bar par derrière après avoir été embrassé mon frère alors que celui à qui je venais d'écrire n'était pas avec lui. D'ailleurs je me demandais bien où il pouvait être passé car cela faisait plusieurs minutes que je ne l'avais pas vu. Peut être allais je devoir faire une croix sur ma cigarette.

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J'attendais patiemment Sabian qui ne devait pas tarder d'arriver, après tout c'était lui qui avait proposé qu'on se retrouve après mon service alors je ne voyais pas pourquoi il ne viendrait pas à moins qu'il n'ait changé d'avis ou qu'il soit parti avec une autre femme entre temps ce qui m'étonnerait. Après quelques minutes d'attente, j'eus le plaisir de le voir arriver et une fois qu'il fut devant moi, il sortit directement la cigarette tant attendu. Ce n'était pas sérieux du tout que je fasse cela mais sans rien dire je ne tardai pas de la mettre au bord de mes lèvres, de prendre le briquet qu'il avait dans sa poche comme si c'était la mienne et de l'allumer. Je tirais une première longue fois dessus et soufflai tout l'air. Je recommençai ainsi une fois, puis deux, puis trois avant de me raisonner. « Merci. Tu veux finir ? » Je lui tendis la cigarette du bout des doigts pris une lingette pour effacer l'odeur de mes mains, on ne sait jamais si Jules arrivait, et pris un chewing gum. Me voir avec Sabian le ferait déjà sauter au plafond alors me voir avec une cigarette, ce n'était même pas imaginable...  « Pour répondre à la question, au vu de mon bas petit moral je ne suis pas sûre que ça suffise non... » Un petit sourire se dessina sur mes lèvres alors que mon regard se plantait dans le sien. Je m'approchai de lui glissant mes bras autour de son corps pour venir me lover dans ses bras sans lâcher son regard. Cette attirance entre nous était réellement très présente mais il y avait aussi beaucoup d'amitié, d'affection et de respect.  « Il te faut être dans un périmètre plus large de Jules pour que tu te décides ce soir ? » Mon petit pic relevait à la fois du défis et de la taquinerie... J’attendais de voir sa réaction avec impatience espérant qu'elle ne serait pas à l'opposé de celle désirée mais avec Sabian je pouvais m'attendre à tout.

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Je ne doutais pas qu Jules n’arrêtait pas Sabian dans ses volontés, la prevue en était avec moi, il ne serait pas là autrement mais ce soir il m’avait l’air bien sage et je voulais savoir pourquoi il était ainsi. D’habitude il n’y avait pas à dire il était beaucoup moins bavard, enfin cela dépendait surement du contexte, de la situation… « Je pense pas pour Jules… J’espère pas mais pour le moment tout me prouve le contraire…» Il était proche de moi sans être non plus trop dangereux et la dernière fois que je m’étais approchée de lui il n’avait pas saisi l’opportunité. Fierté ou non envie ou peur du frérot non loin je ne savais pas. En tout cas, j’avais envie qu’il craque, qu’il montre qu’il aimait un tant soit peu passé du temps avec moi. Est-ce que le risque qu’il prenait à venir ici et se mettre Jules à dos n’était plus assez gros pour moi ? C’était tout à fait le cas puisque je prenais le même. « Pour arrêter de penser à lui il faudrait que quelqu’un s’occupe de me faire arrêter d’y penser si tu veux ce que je veux dire mon prince… en carton pour le moment ! » Et bing une petite pique. Est-ce qu’il pensait réellement que j’allais l’appeler mon prince alors qu’il n’était pas décidé à faire le premier pas et m’embrasser alors qu’il en mourrait d’envie autant que moi ? Ces hommes… Ils étaient vraiment incompréhensibles à être comme ceci un jour et comme cela l’autre jour. Malgré cela je ne pus m’empêcher de me rapprocher de lui, pour rendre la situation plus dangereuse, plus ambiguë, plus tendue tout simplement. Je me blottis à nouveau contre lui passant mes mains sous son tee shirt et les laissant se promener de partout, et surtout dans des endroits pouvant s’approcher des endroits dangereux.

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Enfin il craquait. Ce n’était pas trop tôt, il avait mis bien assez de temps à céder à la tentation mais l’essentiel était bien qu’il l’ait fait, Jules ou pas non loin. Je lui rendais son baiser aussi fougueusement qu’il pouvait me le donner. J’étais heureuse de l’avoir pour moi ce soir, de ne pas le voir avec quelqu’un d’autre car c’était souvent le cas. Et oui il fallait bien le dire Sabian était un très bel homme et il plaisait à de nombreuses filles. Derrière le bar, je le voyais souvent se faire draguer alors que moi je paraissais presque invisible parfois à ses yeux. Je rattrapais aujourd’hui le temps que je n’avais pas pu avoir avant mais nous n’allions pas faire ça en pleine rue. Même si Jules était le cadet de mes soucis il y avait un minimum de tenue à avoir. Je lâchai donc ses lèvres afin de lui dire : « On trouve un endroit plus tranquille ? »