La foule buvait autours de plusieurs verres. Le jardin était empli de gobelet rouge. Pourquoi est-ce que j’avais organisé une telle soirée chez moi ? Je ne m’en souvenais même plus. Peut-être pour que ma maison me paraisse moins vide. En l’espace de quelques mois, tout avait changé. La disparition de mon père en juillet et le départ de ma mère à New-York chez son nouveau mari, avait contribué à rendre cette maison solitaire. Alors que la maison se vidait petit à petit, je décidais de m’isoler à l’étage, ne supportant plus les rires. Finalement, c’est peut-être moi qui était trop habitué à la solitude ou peut-être que j’aimais cela. Aller savoir. Poussant la porte fenêtre de mon balcon, j’allais m’assoir sur le sol. En cette période de l’année, le temps était encore doux. Rejetant la tête en arrière, je fus envahi par cette immensité céleste. Des étoiles pleins les yeux, je n’avais pas entendu Alexy entrer. Sa silhouette venait obscurcir ma vue. « Qu’est-ce que tu fou là ? » 

© dark dreams.

Déjà à cette période de l’année des personnes organise déjà des fêtes. Peut être histoire d’avoir la côte aux côtés des nouveaux arrivés ? Non c’est cool. Ca prouve que l’année commence bien ! Pour ce qui est de moi, j’organise que très peu de fête, je m’incruste plutôt à celles qui sont faites. Ha non recevoir des gens chez moi, c’est hors de question. Après il faut ranger.. Je n’aime pas ranger ! Non c’est bien mieux chez les autres ! J’me suis ramenée à celle là.. Dans cette grande baraque sans parents, juste avec pleins de jeune fêtard qui en profitent très largement. Je sais que c’est Jade qui l’a organisée.. Haa Jade ! Toute une histoire cette fille. Elle est un peu spéciale. D’ailleurs je l’ai vu passé devant moi pour rejoindre l’étage d’en haut. Je l’ai suivit histoire de savoir pourquoi l’hôte de la maison s’éloigne de sa p’tite fête. Puis surtout pour voir si elle est toujours aussi spéciale ! T’inquiètes pas je suis pas venu te demander quoi que ce soit, alors tu peux te détendre tigresse !

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« T’inquiètes pas je suis pas venu te demander quoi que ce soit, alors tu peux te détendre tigresse ! » Je n’avais franchement pas envie de le voir. En fait, j’avais envie de ne voir personne. Que ce soit lui ou quelqu’un d’autre. Je ne savais même pas pourquoi j’avais organisé cette soirée. Rien n’allait remplir cette maison. Elle resterait toujours vide. Vide, jusqu’à ce qu’un miracle se produise. Un miracle, c’est ce dont j’avais besoin. Mon père. Voilà ce que je voulais. Mon père qui était déclaré mort depuis juillet. Même s’il partait souvent en mission, je savais qu’il était en vie et qu’il était toujours là. Etait-ce toujours le cas ? Etait-il envie quelque part ? « Alors, qu’est-ce que tu fais là ? » Après tout, il venait de rentrer dans ma chambre sans permission. D’accord, on était sur le balcon, mais tout de même ! C’était mon intimité. « Tu comptes t’assoir ou rester faire le piquet ? » Le voir d’en bas ne me plaisait pas particulièrement.  

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Venir à une fête c’est une chose, renter dans la maison alors que personne n’y est en est une autre pas vrai ? Bon disons que je vais mettre ca sur le compte de mon nom d’famille. J’suis O’Connard voilà tout. J’rentre partout comme je veux parce que cette ville m’appartient alors les maisons qu’y s’y trouve dessus aussi non ? Je n’abuse pas en disant que ca m’appartient. Ma famille a beaucoup contribuer à rendre ce qu’elle est aujourd’hui alors.. ! J’ai suivis Jade jusqu'à son balcon, assez intrigué par la demoiselle depuis un bon bout de temps. Disons que ca fait cinq quand que j’te croise, que tu m’vannes sans cesse, que tu me rejettes mais tu vois j’te connais pas tant que ça enfaîte.. J'me suis assis à côté d’elle. Pourquoi tu fais la meuf inaccessible comme ça.. Enfin j’veux dire tu fais une fête et tu restes même pas en bas. Combien de fois j’tai dragué et tu m’a rejeté sans même essayer de me connaître.. T’es lesbienne et antisocial enfaîte c’est ça ?

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« Disons que ca fait cinq quand que j’te croise, que tu m’vannes sans cesse, que tu me rejettes mais tu vois j’te connais pas tant que ça enfaîte.. » Cinq ans, déjà. Le temps passait à une allure folle. Cela faisait cinq longues années que je croisais ce type et que je ne le supportais pas. Suite à mes mots, il s’asseyait près de moi. Incroyable. Je pensais avoir été assez convaincante pour le faire fuir. « Pourquoi tu fais la meuf inaccessible comme ça.. Enfin j’veux dire tu fais une fête et tu restes même pas en bas. Combien de fois j’tai dragué et tu m’a rejeté sans même essayer de me connaître.. T’es lesbienne et antisocial enfaîte c’est ça ? » Un O’connor n’avait pas l’habitude de se faire rembarrer hein. Qu’est-ce que j’en avais à foutre de son statut. Ce n’était pas Marthin Luther King ou que sais-je. Il n’avait rien fait pour faire bouger les choses. Non, il c’était contenter de reprendre un titre. Nous venions presque du même milieu et pourtant, je ne supportais pas les jeunes de mon monde. A part mon père qui venait d’une classe sociale moyenne, ma mère était une duchesse anglaise. Ce n’était pas rien. « Ouais, c’est sans doute ça » répondais-je avec sarcasme en faisant référence à sa dernière phrase. Il disait que j’étais inaccessible. Comme si c’était vrai. « Les nanas de ton poulailler ne te suffise pas ? Faut que tu viennes m’emmerder. »

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Quand un truc m’intrigue moi faut que je sache. C’est comme ça c’est tout ! Par curiosité, par je ne sais pas quoi d’ailleurs ! Il le faut sinon je ne dors pas. Et un O’Connor qui dort pas c’est comme.. Un ours qui ne mange pas. Me faut ma dose de sommeil. Enfin bref malgré le ton sec de jade qui voulait clairement dire : casse toi. J’suis resté, et j’me suis même assis à ses côtés. J’l’ai regardé dans les yeux sans une expression sans rien. Elle me fascine j’vous jure. Putain c’est chaud comment tu mets des barrières quoi ! Mon poulailler. J’me suis marré tout seul. Contrairement a c’que tu pourrais penser j’ai pas une très grande liste de nana avec qui j’ai couché et tu vois j’en demande même pas ! j’ai claqué légèrement ma main sur sa cuisse pour l’enlever ensuite. Puis tu pourra me balancer toutes les vannes que tu veux.. J’ne partirais pas.]

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« Putain c’est chaud comment tu mets des barrières quoi ! » Non sans blague. « Juste avec les idiots » Je lui faisais un clin d’œil, alors qu’il était en train de se marrer à propos du poulailler. Attention, je n’avais pas dit cela pour justifier ma distance, mais plutôt pour lui faire comprendre que je n’étais pas comparable à ses idiotes. « Contrairement a c’que tu pourrais penser j’ai pas une très grande liste de nana avec qui j’ai couché et tu vois j’en demande même pas ! » Avec confiance, il claquait sa main sur ma cuisse. Même plus surprise, je ne lui fais aucun reproche. De toute façon, il n’avait pas l’air de comprendre grand-chose. « Puis tu pourra me balancer toutes les vannes que tu veux.. J’ne partirais pas. » O’Connor se montrait têtue ce soir. Je ne pouvais même pas partir, car je ne voulais pas le laisser seul dans ma chambre. Je ne lui faisais tout simplement pas confiance. « Bien. Je risque de ne pas être de bonne compagnie ce soir, mais fait comme tu veux. » Je marquais une longue pause, avant de rompre à nouveau le silence. Me tournant légèrement vers lui, je plantais mes yeux noirs dans les siens. « Sérieusement, qu’est-ce que tu veux O’Connor ? »

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J’garde mon sang froids parce que sincèrement ca me fait plus rire que chier ses p’tites vannes de merde. Elle fait la fille avec des mur, enterré sous des tonnes de béton armé. Je l’ai regardé en souriant puis j’ai tourné le regard en face de moi.Tu me prends pour un gars que je suis pas. C’est bien là ton problème t’es tellement buté que tu cherches même pas à connaître des gens qui s’intéresse à toi. Depuis cinq ans tu me renvois chier, sans raison. Surement juste parce que je suis un fils O’Connor j’suis sûr !J’ai passé une main dans mes cheveux pour gratter le derrière de mon crâne. Je veux juste essayer de te connaître ou alors juste comprendre pourquoi tu m’jettes comme un mouchoir.

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Et voilà qu’il me faisait son discours sur le fait que je l’envoyais chié sans aucune raison. Sur ce point, il n’avait pas tort, mais c’était physique. Peut-être qu’intérieurement, il était différent, mais extérieurement, il me faisait penser à un petit con. Après, je me trompais peut-être. Au moment où il disait que je ne cherchais pas à connaitre des gens qui s’intéressait à moi, j’arquais un sourcil en me tournant vers lui. Vraiment ? Il venait clairement de dire qu’il s’intéressait à moi ? Je n’en croyais pas un seul mot. « Je veux juste essayer de te connaître ou alors juste comprendre pourquoi tu m’jettes comme un mouchoir. » Réellement surprise, je détournais mon regard de sa personne. Il semblait être sincère. Alors, pourquoi ne ferais-je pas une exception ce soir ? Puis, il n’y avait personne pour nous entendre. Si jamais il se servait de ça contre moi, je pouvais toujours me défendre en disant qu’il affabulait. « Tu te compares à un mouchoir, vraiment ? » Je laissais échapper un petit rire de ma gorge, avant de reprendre. « D’accord. Je veux bien faire une exception pour ce soir. Alors, qu’est-ce que tu veux savoir ? »

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De toute façons je suis attiré, et depuis toujours enfaîte, par ce que je ne peux pas avoir, enfin du moins ce qui m’est difficile à avoir. Clairement : les filles. Certaines me résistent, rarement certes mais.. Certaines oui. Comme Jade. Surtout qu’elle est bien foutue alors ca me fait bien chier d’avoir cette nana à dos et sans raisons en plus ! J’lui ai tapé un roman. En espérant pas de nouveau me prendre un vent parce que là.. J’serais un peu.. Dégouté. J’ai jamais dit que j’me compare à un mouchoir. Je constate voilà tout. J’ai de nouveau tourné le regard vers elle quand mon monologue à apparemment fonctionné. Ah ouais ok. J’te reformule la question : qu’est ce que tu veux bien me dire ?

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« J’ai jamais dit que j’me compare à un mouchoir. Je constate voilà tout. » Un rire sarcastique sortait de ma gorge, alors qu’il continuait sur sa lancée. « J’te reformule la question : qu’est ce que tu veux bien me dire ? » Choisir des mots sur ma personne était plus difficile que de choisir de répondre à une question. « Pose moi la question et je verrais » Voilà, c’est tous ce que je trouvais à dire. La tête vidée, je m’appuyais contre mon balcon, levant une seconde fois mon regard vers le ciel. Depuis toute à l’heure, j’entendais un bourdonnement incessant dans ma tête et cela ne voulait pas partir. « Qu’est-ce que tu ne sais déjà pas ? Depuis 5 ans, tu dois en savoir un minimum. »

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