Le métier d’enseignant n’avait pas que des bons côtés. Evidemment, la période des vacances étaient toujours agréables, mais corriger les copies et préparer les cours étaient toujours de longs moments. Après avoir terminé de donner son dernier cours à seize heures, Walter était allé en salle des professeurs, mais il y avait trop de monde pour lui. Il avait besoin de calme et il vérifia donc le planning des salles et il pu se rendre dans un amphithéâtre qui ne recevrait plus personne de la journée. S’y installant, il alla se prendre un thé et il revint corriger des copies. Il avait besoin de voir le niveau de ses étudiants pour pouvoir avancer dans ses cours et il faisait à chaque fois des tests pour voir qui était en retard et qui pouvaient passer à la suite. Bref, corrigeant le tout, il savait aussi qu’il devrait préparer les cours du prochain chapitre à aborder et pour ça il aurait aussi besoin de l’aide de ses assistants. Entre Hunter et Emily, le courant ne passait pas et le jeune homme semblait s’éloigner de l’enseignant. Ce dernier était déçu, du coup il avait donné rendez-vous à Emily pour qu’elle le rejoigne dans l’amphithéâtre pour qu’ils puissent discuter.

Une heure passa et il rangea ses copies, qu’il finirait de corriger plus tard. Attrapant son marqueur, il nota alors au tableau le titre du chapitre à venir et il regarda ses livres, tout en notant ses idées au tableau. Il faisait toujours de la même façon ce genre d’exercice. Il avait besoin de voir les choses devant lui, donc écrire au tableau était ici plus pratique, vu qu’il y avait beaucoup de place. Notant ses idées, les personnes à retenir et tout ce qui était pertinent, il finit par entendre une porte s’ouvrir et il se retourna pour voir son assistante arriver.

Bonjour Emily.

La laissant le rejoindre, il reprit son travail, ouvrant un nouveau livre.

Vous avez passé une bonne journée ?

Oui, avec tout ce qui se passait, il avait reprit le vouvoiement. Avec le temps, il avait fini par tutoyer la jeune femme, tout comme Hunter, mais au vu des histoires et des rumeurs, il avait préféré changer sa façon de parler, pour que ça ne lui soit pas reproché.

J'étais mal à l'aise. Pour la première fois depuis que j'avais commencé ce travail, j'étais mal à l'aise et pour la plus stupide des raisons : une rumeur. Je n'étais pas le genre de femme à écouter les rumeurs, au contraire. Je les ai toujours royalement ignorés. Quand ils ont commencé à dire que Monsieur Fitzgerald couchait avec ses étudiantes, j’ai simplement fais confiance à mon instinct. Mon instinct, qui me disait que ce n’était pas vrai et j’avais raison. J’avais travaillé assez longtemps pour lui pour savoir qu’il ne ferait jamais ça, il a trop de respect pour ses étudiants, son travail, son statut et le règlement pour ça… Mais quand on m’y a mêlé moi, mélanger le travail et le personnel… Mis en cause mes capacités. J’ai juste pris peur, je n’aimais pas être la femme qu’on regardait de travers dans les couloirs, être accusé d’être la cause d’un divorce. Etre une briseuse de ménage ? Non merci, j’ai déjà donné et ça ne s’est pas bien fini. Je n’avais pas envie de recommencer, pas quand j’étais innocente. Alors oui, je commençais à prendre un peu mes distances, mais non, je ne comptais pas démissionner. Je ne pouvais pas faire ça, c’était le job de rêve, travaillé avec un réel avocat et pas un raté ayant simplement loupé le barreau ? C’est tout ce que je demande. Je n’avais pas envie de gâcher ma réputation, qui donnerait encore plus de crédit à tout ce que mon père m’avait dit sur étudier dans une petite université local, ou même gâcher mon travail, mais rien n’était simple. Tout simplement parce que j’étais mal à l’aise. Bonjour monsieur Fitzgerald. Le vouvoiement… Tout était soudainement redevenu comme avant, comme quand nous nous étions rencontrés. La timidité, les politesses les phrases courtes… Comme si nous devions nous adapter encore l’un à l’autre, ça doit bien faire rire Hunter ça. Oui, et vous ? Je demandais par pur politesse, si ça ne tenais qu’à moi je ne lui adresserais pas la parole, en tout cas pas lorsque tout le monde en passant devant la classe nous regarde intensément. Je me sentais observer quand j’étais autour du professeur… Et je n’aimais pas ce sentiment. Alors je me mettais simplement au travail, en silence, comme d’habitude c’est sûr, mais cette fois. C’était différent, ça se sentait. Je baissais les yeux pour ne pas avoir à croiser son regard, et je garder un œil sur la porte pour voir qui aller nous regarder… J’étais paranoïaque.

Ca va bien, merci.

Souriant, il continua de travailler, même si sur l’instant, il n’avait plus la tête à ça. Toutes ses rumeurs avaient changées beaucoup de choses. Non seulement sa femme voulait ajouter ça dans leur divorce, mais en plus, tous les regards se retournaient sur son passage. Il n’aimait pas ça, mais il devait faire avec. Certains de ses collègues aussi le regardaient étrangement. Il avait l’impression d’être un monstre alors qu’il n’avait rien fait. Il était le premier à trouver cela horrible que des enseignants puissent prendre avantages sur leurs étudiants de la sorte. Alors, qu’on l’accuse de telles choses étaient désagréable et surtout blessant. Du coup, il avait plus pensé à se défendre si l’administration de l’établissement voulait lui causer des problèmes. Il voulait garder son emploi, même s’il savait qu’il pourrait redevenir avocat, mais avec de telles accusations, pas sûr qu’on veuille de lui. Alors, il faisait en sorte de prouver qu’il n’était pas ce qu’on disait de lui. Il n’avait pas encore cherché l’origine de ses rumeurs et surtout de la toute première. S’il avait su que c’était Hunter, il l’aurait viré depuis longtemps ou lui aurait fait regretter ses paroles. Mais, il n’était pas encore arrivé à cette étape là. Il y était proche malgré tout et encore plus en voyant Emily qui parlait peu, alors que d’habitude la conversation était plaisante et fluide. En voyant la jeune femme rester dans son coin pour travailler, il soupira. Il avait envie de lui dire de ne pas s’en faire, que tout cela n’avait rien avoir avec elle, mais il se doutait qu’elle devait avoir des remarques sur le sujet.

J’ai indiqué au tableau le prochain grand chapitre que nous étudierons.

Croisant les bras sur son torse, il fixa la jeune femme, mais cette dernière n’était pas aussi souriante que par le passé.

Il va falloir donc qu’on voit tout ça ensemble et qu’on avance dans le programme.

Attrapant un livre, il commença à lire quelques lignes, avant de soupirer à nouveau et de regarder son assistante.

Que se passe-t-il Emily ?

Fronçant les sourcils, il posa le livre sur le bureau et il croisa à nouveau les bras sur son torse.

Ca fait un moment qu’il y a une distance entre nous ? J’avoue que je ne comprend pas. Est-ce que c’est quelque chose que j’ai dis ou fais ?

Il voulait mettre tout cela au clair et surtout comprendre si ça venait de lui, parce que si c’était le cas, il aurait besoin de savoir. Il ne voulait plus qu’il y ait autant de silence entre eux et encore moins qu’elle lui en veuille pour quelque chose et qu’il ne sache pas quoi.

HJ: Désolé pour l'attente