J'inspirai profondément, essayant tant bien que de mal de calmer ma nervosité. Lizzie allait apparaître d'un instant à l'autre dans l'embrasure de la porte avec ses bagages. Elle m'avait dit quand elle serait de retour, me demandant si je pourrais l'accueillir à l'aéroport et je lui avais lancé tout un baratin pour qu'elle croit que j'étais indisponible. Habituellement, je suis un mec honnête qui déteste mentir, mais cette fois-ci, c'était pour une bonne cause. Je savais que l'effet de surprise serait grandiose. Cela faisait déjà quatre ans que je ne l'avais pas vue. Nous avions gardés contact en s'envoyant des mails ou en s'appelant une fois tous les deux semaines. Et pour dire vrai, je m'ennuyais énormément d'elle. C'est quand même la première meuf avec qui j'ai une véritable relation amical et avec qui je n'ai pas couché! Ça, c'est tout de même un exploit! Fin bref. Je tenais fermement mon insigne sur lequel j'avais inscrit le nom de «Lizzie» en gros et en gras. Je ne voulais pas qu'elle passe à côté de moi. J'avais hésité à lui acheter des fleurs et du chocolat, mais je me disais que ce genre de cadeau venait de la part d'un amoureux, non? Je suis pas très doué en frais de cadeau alors...

La patience commençait à s'aiguiser peu à peu. J'étais instable, tournoyant dans tous les sens pour réduire l'excitation qui me démangeait. C'est alors qu'une vague de gens firent leur entrer. Je me mis sur la pointe des pieds, cherchant du regard cette belle brunette. Au même moment, elle émargea du groupe. Un sourire d'imbécile heureux se plaqua sur mes lèvres. « LIZZIE! » ne pus-je retenir, lui faisant signe de la main.

Je regardais ma montre, impatiente. Je commençais a trouver le temps long dans l’avion et je commençais à me maudire d’avoir choisi de rentrer à Virginia Beach. Depuis la Nouvelle-Zélande, c’était plus ou moins douze heures de vol dont deux escales. Autant dire qu’avec le décalage horaire, j’étais complètement hors-service. En plus, une fois arrivée, j’allais devoir prendre un taxi pour rentrer chez moi, nouvel appartement pour une nouvelle vie. C’était pas évident à 18 ans, mais je ressentais le besoin d’avoir une certaine stabilité. Et Virginia Beach m’avait paru un bon compromis. Je partais loin de mes parents mais dans un endroit connu, où j’avais des amis. D’ailleurs, j’avais fait des pieds et des mains pour que Keegan vienne me chercher. Il était l’une des seules personnes avec qui j’avais gardé le contact depuis mon départ le jour de la tempête. Et il me manquait. On avait beau discuter par mails, skype et même des textos de temps à autre, mais ce n’était rien comparé à une présence. Et c’était ça au fond qui me manquait. Sa présence.

Enfin, mon avion finit par atterrir. Enfin sur le sol américain, enfin sur le sol de Virginia Beach. Le temps de récupérer mes valises, c’était quand bizarre de se dire que ma vie tenait dans ces trois valises et je finis par rejoindre le hall d’arrivée, derrière une masse de gens. A vrai dire j’étais tellement fatiguée que j’avais laissé les gens récupérer leurs valises avant de récupérer les miennes. Je trainais donc des pieds en sortant du terminal me dirigeant machinalement vers la sortie lorsque j’entendis mon prénom. « LIZZIE! » Etonnée, je cherchais d’où ça pouvait venir et je mis bien quelques instants a trouver les signes de main, puis Keegan. Keegan. Waouah. Je lâchais le chariot qui portait mes valises et filais vers lui. « Keegan ! » Je lui sautais dans les bras tellement j’étais heureuse de le voir. « Mais qu’est ce que tu fais là ?! »

« Content » n'était qu'un synonyme de tout ce que je ressentais en voyant ma petite Lizzie. Cette adorable créature n'était rien de moins qu'une amie formidable! Lorsqu'elle m'aperçue, elle laissa en plan toutes ses valises pour s'élancer en ma direction. « Keegan ! » Sa voix mielleuse me fit sourire. Je laissai tombé ma pancarte pour ouvrir mes bras et attraper mon amie. Je la serrai fort contre moi, profitant de cette proximité pour humer son odeur. Une odeur qui lui était propre à elle. Son parfum à la fois sucré et doux me rappelait tout les bons moments que nous avions passés ensembles et que nous allions poursuivre dès aujourd'hui! « Mais qu’est ce que tu fais là ?! » Je me mis à rire à cause de sa question. Toujours aussi naïve cette petite Lizzie. « Et bien je me baladais dans le coin par hasard et je me suis dis « Hey! Mais c'est aujourd'hui que Lizzie reviens de la Nouvelle-Zélande! » alors je me suis dis que ce serait bien que je m'arrête pour venir te chercher! » Dis-je tout en me décollant, admirant la beauté naturel de mon amie. Je lui sourie de toutes mes dents, me sentant presque émotif. « Je me suis ennuyé tu sais... La prochaine fois que tu pars autant longtemps, c'est avec moi dans tes bagages! » Moi qui rêve de faire le tour du monde, voilà qui pourrait vachement me plaire.

Heureuse, j’étais tout simplement heureuse d’enfin toucher terre, d’arriver à Virginia Beach et de voir Keegan. C’était sans doute la surprise de la journée, et quelle surprise, parce qu’honnêtement, je m’y attendais pas du tout surtout après le speech qu’il m’avait fait au téléphone comme quoi monsieur était occupé et ne pouvait pas se libérer. « Et bien je me baladais dans le coin par hasard et je me suis dis « Hey! Mais c'est aujourd'hui que Lizzie reviens de la Nouvelle-Zélande! » alors je me suis dis que ce serait bien que je m'arrête pour venir te chercher! » Je souris, évidemment. J’avais été sacrément naïve pour le coup, mais c’était pas bien grave au fond, la surprise n’était que plus belle. « Merci d’être venu, vraiment merci » Avec la fatigue du voyage et l’émotion liée à cette visite surprise, je sentais des larmes me monter aux yeux. Je fermais les yeux un instant et reniflais légèrement. Keegan était sans doute l’une des raisons pour lesquelles j’avais choisi de m’installer ici, à virginia beach. « Je me suis ennuyé tu sais... La prochaine fois que tu pars autant longtemps, c'est avec moi dans tes bagages! »  Et moi dont. Il m’avait maqué. Tellement manqué. il était peut être l’un des seuls garçons avec qui j’étais amie sans qu’il n’y ai rien de plus. « Tu m’as manqué aussi tu sais » Et puis il évoqua un futur potentiel voyage, mais je n’avais pas l’intention de repartir. A vrai dire c’était aussi pour ça que j’étais revenue ici. Pour m’installer quelque part, définitivement. « Ne t’en fais pas, je suis pas prête de repartir aussi longtemps ! » Ni même de repartir en fait. A part peut être pour les fêtes de fin d’années, histoire de les passer en famille. Mais sinon, déménager ainsi tous les ans comme je l’avais fait pendant dix huit ans, c’était bel et bien terminé.  

« Tu m’as manqué aussi tu sais. » Cet aveu me rendit pratiquement nostalgique. Je ne suis pas le genre de mec à verser une larme lors d’évènement émouvant comme celui-ci, mais je sentis tout de même cette boule d’émotion se former au creux de ma gorge. « Ne t’en fais pas, je suis pas prête de repartir aussi longtemps ! » Je m’écartai pour lui décocher un sourire sincère. Je me dirigeai vers le chariot dans lequel il y avait les innombrables valises de Lizzie. Je le trainé en dehors du couloir pour laisser la place aux autres arrivants. Une fois un peu plus à l’écart, je me tournai vers mon amie, sourire aux lèvres. « Alors, t’avais prévu quoi aujourd’hui? Parce que je voudrais bien m’incruster dans tes plans pour te filer un coup de main! » Avouais-je gentiment. « Puis après, si t’es pas trop fatiguée, je t’inviterais bien à aller boire un verre! Qu’est-ce que t’en dis? » Je ne voulais aucunement la précipiter, je voulais simplement qu’elle voit l’attention que je désirais lui porter! On avait beaucoup de temps à rattraper!