J'avais besoin de dormir, j'avais la tête en vrac. Cela faisait plusieurs jours que je n'arrêtais pas de réviser et d'enchainer les soirées. Un léger soupire, je lançais mon style en travers de la chambre. Je ne pouvais plus, il fallait que je sorte, je devais manger quelque chose et me reposer. Je descendais les escaliers rapidement, pour arriver dans la cuisine et me préparer quelque chose. J'étais seul dans la villa, les autres étaient certainement sur le chemin du retour. Mais, j'avais le temps de manger trois fois avant d'en voir un arriver. A force, j'avais l'habitude et je mangeais toujours seul. D'ailleurs, au bout de quinze minutes mon plat était prêt. Je n'avais plus qu'a manger et après me reposer. Le plat avait été englouti en seulement quelques minutes, j'étais enfoncé dans mon canapé devant la télévision. Je regardais une série et au final le sommeil commençait à m'attraper. Je devais faire la vaisselle et prendre une douche pour enfin m'allonger dans mon grand lit deux places. La vaisselle faite en quelques minutes, je remontais rapidement au deuxième étages en fermant soigneusement chaque porte et volet. Après tout, je me méfiais toujours des voleurs, surtout dans une aussi belle villa. J'avais lancé la musique dans ma chambre et je l'entendais dans la douche. J'avais mis une demi-heure pour me laver, j'avais séché vaguement mes cheveux et j'avais juste enfiler un boxer. J'étais prêt pour aller dormir, j'allais pouvoir reposer mon cerveau et mon corps. À force de fumer, je commençais à délirer et péter les plombs. Je m'allongeais dans mon lit, la tête sur l'oreiller. Je fermais doucement les yeux, sans me rendre compte que je m'étais endormi quelques minutes plus tard. Je n'avais pas entendu les colocataires rentrer, d'ailleurs il ne devait avoir que Brynn. Mais, très vite un cauchemar avait pris place dans mon cerveau, il allait hanter toute ma nuit. Je me retrouvais dans cette mission, celle ou j'avais été blessé. Malheureusement, j'étais au milieu de cette fortification avec mon caporal et mes collègues, mais les terroristes se trouvaient autour de nous, avec pour simple arme un couteau. Ma mitraillette n'avait plus de balle, je devais me battre avec mes mains. Je n'avais jamais vraiment été doué avec ça, je ne sentais même pas que Brynn me secouait, d'un seul coup l'homme au couteau m'attrapa la main et j'avais réussi en moins de deux secondes à l’immobiliser et éloigner le couteau de l'homme. Au final, la seule personne que je tenais c'était Brynn. Je ne me rendais pas compte de ce que je faisais, jusqu'à ce que d'un coup j'ouvrais grand les yeux. La sueur coulait sur mon front, ma respiration saccadée. Il me fallait un peu de temps pour réaliser que je tenais quelqu'un, posant mon regard sur la jeune femme, je lâchai directement ses poignets et me dégageais d'elle. Je m'éloignais d'elle, laissant quelques mètres entre elle et moi. Debout dans la chambre, j'allumais d'un seul coup la chambre pour la regarder et laisser sortir : « Qu'est ce que tu fais là ? »

La curiosité et la peur m'avait mené jusqu'à la chambre de julian. je m'étais longtemps demandée si je devais rentrer dans sa chambre ou pas. après tout on aime avoir notre intimité, surtout les mecs je crois bien. quoi que les filles aussi, mais bref. les cris et soupirs provenant de sa chambre me faisaient plus peur qu'autre chose et je me demandais vraiment ce qu'il se passait là-bas. peut-être qu'il se battait justement avec un psychopathe enragé ? ou alors il y avait un voleur ou je sais pas quoi d'autre. j'avais mille et un scénarios dans ma tête, mais je n'avais pas envie de penser à aucun d'eux. imaginer que de telles situations puissent être possibles me glaçaient le sang. de toute façon je ne pourrais surement pas me rendormir, alors autant voir ce qui se passe réellement. j'ouvre la porte et rentre doucement dans la chambre. après tout je peux bien m'être trompée. ça se trouve julian regardait la télé et il s'est endormi s'en l'avoir éteint. mais je crois que je l'aurais déjà entendu avant. bref dans tout les cas j'allais le savoir maintenant. j'ouvre les yeux et vois julian entrain de faire un cauchemar. mais à ces gestes et gémissements, son cauchemar doit être plus que terrifiant. par pur réflexe et aussi parce que je le veux, je grimpe sur son lit et essaye de le réveiller. il faut que je l'empêche d'avoir peur, je ne veux pas le voir ainsi. il est entrain de souffrir et ça me fait aussi souffrir de le voir ainsi. je lui hurle alors de se réveiller. manque de chance, je me retrouve mélanger à son cauchemar et il m'immobilise sur le lit. certaines filles seraient surement envieuses, mais il n'y avait rien à envier. julian avait peur et souffrait, et il me prenait pour l'ennemi. au bout d'un moment il revint à la réalité. me voyant ainsi, il me lâcha tout de suite et s'écarte d'un bond, se plaquant presque à l'autre bout de la pièce comme si j'étais son pire cauchemar. "Qu'est ce que tu fais là ?" mais c'est simple non ? bon peut-être pas pour lui. d'ailleurs avant je savais pas vraiment non plus ce que je venais faire là, mais maintenant c'était clair. je passais vite fait un coup d'oeil sur mes poignets. ils avaient encore la trace des mains de julian mais c'était pas important. le plus important c'était que julian n'était plus dans son cauchemar. je me lève pour me rapprocher de lui, je dois le rassurer. "j'ai entendu un cri... alors je suis venue voir ce qui se passait et je t'ai vu mortifié." j'avance encore d'un pas vers lui mais prudemment. il faut toujours faire attention avec julian car il peut réagir violemment au quart de tour. même si je sais qu'il ne me ferait jamais du mal. je pose le dos de ma main sur sa joue et le regarde tendrement mais avec de l'inquiétude dans mes yeux. "ça va aller, je suis là maintenant. allonges toi je vais aller te chercher une serviette et te faire du chocolat chaud."