La soirée de la veille avait été une véritable catastrophe. Et dire que je pensais pouvoir passer du bon temps avec ma Ginny et les frères O'Connor, m'amuser et boire jusqu'au bout de la nuit. Et bien non... Enfin si, le début s'était assez bien déroulé - même si Jules était présent - mais rapidement, ça c'était transformé en cauchemar pour ma meilleure amie. Depuis l'arrivée d'Ambre et de Sabian plus précisément. Main en main qui plus est! Déjà, le fait qu'ils étaient arrivés en même temps, ça ne m'avait pas plus, mais quand, en plus, Sabian avant levé son bras, montrant leur doigts entrelacés, là, j'avais carrément pété mon câble! Si je m'étais écoutée, je serais directement allée faire ravaler son sourire à cette connasse de Valmont et je n'aurais pas hésité à faire de même avec Sabian. Il m'avait déçu, vraiment. Et dire que j'espérais de tout coeur qu'ils allaient pouvoir se remettre ensemble. Là, maintenant, je n'étais même plus certaine de vouloir Sabian proche de ma Ginny. Elle était dans un état déplorable hier soir, et tout ça, à cause de lui. Faut pas croire, j'adorais Sabian, nous étions vraiment proches mais il avait osé fricoter avec Ambre sous nos yeux et ça, je ne pouvais pas lui pardonner. Pas de si tôt en tout cas. Bon d'accord, je savais qu'il avait des problèmes, sauf que ce n'était pas une raison pour faire souffrir ma meilleure amie! Heureusement qu'elle n'avait pas vu le baisé sinon, je serais déjà en train de la ramasser à la petite cuillère. Pas que je n'étais pas déjà en train de le faire mais... ça aurait été mille fois pire. Du coup, me voilà. J'étais rentrée, une fois certaine qu'Eugenia allait un peu mieux et directement, avant même de passer par ma chambre, je déboulais dans celle de Sabian. Je n'avais même pas toqué. Je n'avais même pas imaginé qu'Ambre puisse être présente. Enfin, si ça avait été le cas, je l'aurais agrippée par les cheveux et traînée jusqu'à la porte d'entrée de la résidence pour la jarter à coup de pieds dans le cul. Heureusement pour elle, Sabian était seul. Pas de chance pour lui, il n'allait pas pouvoir se protéger de mes tentatives de meurtre. « TOI! » D'un pas rageur, je me dirigeais vers lui, le doigt pointé. Et sans prévenir, la gifle vola. « Ça c'est pour avoir fait pleurer ma meilleure amie pendant toute la nuit! » Je relevais alors ma main, prête à lui en foutre une deuxième.

Pour la première fois de sa vie, Sabian avait fait la grasse matinée. Il ne s'était pourtant pas couché si tard que ça mais il avait énormément de sommeil à rattraper. Il venait tout juste de réveiller. Assis sur le bord de son lit, il essayait d’émerger avec plus ou moins de succès. Le jeune homme se frotta le visage avec sa main avant de bayer bruyamment. Il était crever et la grasse mat' n'avait rien arrangé. Bien au contraire. Sabian était du genre à faire des rêves étranges, des cauchemars disons et mettre du temps à retourner à la réalité. Une confusion qu'il avait de plus en plus de mal à admettre. Dans un effort surhumain, le beau brun se leva et du se tenir au mur pour éviter de chuter. Oui parce qu'en plus, son équilibre était douteuse. Hier soir, il s'était couché sans même fumer son dernier joint de la journée. Sacrilège. La journée était toute tracée, il allait tout d'abord fumer puis prendre un petit déjeuner dehors avant d'aller à son entrainement. Ah le sport, rien de tel pour évacuer toutes les mauvaises émotions que l'on a accumulés.  Sabian se traîna jusqu'à la salle de bain où il enleva son caleçon et grimpa dans la douche. Il resta planté là quinze minutes, à fixer le mur et à laisser l'eau glisser le long de son corps nu. Le jeune homme était plutôt bien foutu, pas trop, ni pas assez, il avait vraiment ce qu'il fallait où il fallait. Il était modeste puisqu'il ne se ventait jamais de son physique avantageux. Non, il s'en foutait royalement qu'on le trouve beau ou moche, il ne devait plaire qu'à certaines personnes et basta. Une fois qu'il eu reprit ses esprits, le beau mâle sortit de la douche et alla s'habiller sans tarder. Il se regarda une dernière fois dans la glace avant de sortir de là. Sabian ne se regardait pas souvent car à chaque fois qu'il le faisait, ses traits étaient de plus en plus fatigués et creusés. Il checka son portable, pas de messages, il le fourra alors dans le fond de sa poche de jean. Sait-on jamais, un appel important. Alors qu'il avançait vers la porte pour sortir, cette dernière s'ouvrit brutalement avant de cogner contre le mur. Sabian sursauta. Mauvaise chose, il ne s'y attendait pas du tout. Le stress et l'adrénaline ne mit pas trente secondes avant de parcourir son corps. Déjà qu'il était instable mentalement, une chose comme ça pouvait le faire littéralement disjoncter. Il sentit sa deuxième personnalité se rapprocher dangereusement de lui. Ce dédoublement de la personnalité était une chose qu'il vivait trop mal. Il ne reconnu pas Sasha, il essayait tant bien que mal de se calmer mentalement. La fille hurla dans la chambre avant de le gifler. Pris au dépourvu, Sabian eu un mouvement de recul, un mouvement de défense. Lorsqu'il vit que la fille allait lui en foutre une deuxième, il lui attrapa sauvagement les poignets. Il serra fort, cela traduisait la rage qu'il ressentait à ce moment là. Pourtant calme d'apparence, on pouvait voir toute la haine et la colère sortir de ses yeux. Le beau brun faisait passer toutes ses émotions par les yeux. Méconnaissable, il ne bougeait plus, il essayait de comprendre. « Ne tente même pas de me retoucher. » dit-il d'un ton glacial avant de repenser à ce que la fille avait dit. Pleurer, meilleur ami, au bout de quelques secondes il reconnu Sasha. Instantanément, son visage s’éclaircissait et il desserrait son emprise, sans pour autant la lâcher. D'un geste violent, Sabian lâcha les mains de Sasha. Il contourna et s'avança vers la porte. « Je n'ai pas besoin de me justifier, c'est Eugenia qui t'envoies? » dit-il sur un ton un peu plus calme. Il la regarda quelques secondes avant d'ouvrir la porte. « Peu importe, si tu permets, j'ai des choses à faire. » conclua-t-il sur un ton autoritaire. En gros, ça voulait dire : dégages faut que j'aille fumer mon joint. Sabian avait envie de fumer d'ailleurs ça se ressentait car sa main libre tremblait. Il aimait bien Sasha mais là, meilleure amie ou pas de Ginny, s'il ne fumait pas, il allait se passer des choses atroces.

J'avais réagi extrêmement violemment sur ce coup-là. Ce n'était pas dans mes habitudes d'être violente mais il fallait avouer que j'étais quand même pas mal impulsive comme fille. Je ne mâchais que rarement mes mots et j'agissais bien souvent avant de réfléchir, ce qui n'était pas spécialement la meilleure chose à faire, comme en ce moment. J'étais entrée dans la chambre de Sabian en trompe et avant même qu'il ne puisse réagir, je lui en avais foutu une. Il l'avait mérité de toute façon. Il avait osé blesser ma meilleure amie. Et après, il disait l'aimer?! Pour qui est-ce qu'il la prenait?! Quand Ginny m'avait fait part de ses doutes, je ne voulais pas y croire. Je veux dire, Sabian est toujours obnubilée par ma meilleure amie. Du moins, c'est ce que je croyais, jusqu'à ce que je le vois en train d'embrasser cette blondinette. Ce soir-là, Ambre est devenue mon ennemie numéro un, l'ennemie publique à abattre. Je ne comprenais pas pourquoi Sabian faisait tout ça. Pourquoi disait-il qu'il aimait Ginny et la minute d'après, il avait sa langue fourrée dans la gorge d'une autre? Je n'aurais jamais cru dire ça mais Sabian avait agi comme le pire des salopards de la terre entière. Alors oui, il l'avait méritée, cette gifle. Et j'en avais pas fini. J'allais l'assener d'une deuxième sauf qu'il réagit plus vite. Avec violence, il m'arrêta en enserrant mon poignet. Aïe, il me faisait mal, mais j'étais bien trop en colère pour y tenir compte. Il était en colère, je le savais. Après quelques secondes, je le vis s'attendrir un peu plus. Il venait de me reconnaître. Et bien, c'était pas trop tôt. Enfin, faut dire que je l'ai quand même vachement pris par surprise. J'avais dû lui faire un peu tourner la tête avec mon coup. Bien fait. Je ne fis pas attention à ce qu'il disait, le fusillant toujours du regard. Il me lâcha alors avec une telle violence que je fis deux pas en arrière. « Elle n'en avait pas besoin, je suis venue de mon plein gré. Tu aurais dû t'en douter... » Je n'eu même pas le temps de terminer ma phrase qu'il me balaya d'une voix autoritaire. Et je vis rouge. Non mais de quel droit il me parlait comme ça?! Dans MA résidence en plus! Enfin, celle des O'Connor pour être plus précis, pas vraiment la mienne, pas celle des Mansfield... mais comme j'étais présidente de la maison, c'était un peu comme si, effectivement, c'était ma maison avant tout. « Et moi j'ai des choses à te dire! » Je m'étais placée devant le porte, les poings serrés, bien ancrée sur mes pieds, prête à prendre racine s'il le fallait. Je n'allais certainement pas me laisser faire comme ça. Il voulait s'enfuir?! Comme un lâche?! Et bien, malheureusement pour lui, j'étais déterminée, voire même obstinée à lui faire comprendre ce que j'en pensais, de son comporte et de toute cette histoire. J'allais carrément le faire chier jusqu'au bout. « Je peux savoir pourquoi tu t'es ramené à la soirée avec la salope de Valmont?! Et encore pourquoi tu avais ta langue fourrée dans sa bouche alors que Ginny était au bout de la vie?! » Ouais parce que ma pauvre meilleure amie avait senti l'alcool passer. Enfin...